Seulement 39% de la production d’électricité de la JIRAMA sont commercialisés. Le reste constitue des pertes et des vols. Face à cette gestion, l’Etat n’accordera plus de subvention supplémentaire, selon le ministre Gervais Rakotoarimanana.
Le ministre des Finances et du Budget déballe tout sur le cas de société d’Etat JIRAMA. Cette dernière reçoit déjà une subvention de 300 milliards d’Ariary, pour cette année. Et pourtant, comme toute entreprise de production pour une commercialisation, cette société devrait faire des bénéfices. « Il fut un temps où la JIRAMA faisait des bénéfices. Mais elle fait face à des pertes, depuis maintenant des années. En 2014, la société a subi 297 milliards de pertes, mais comme les Malgaches ont besoin d’électricité, l’Etat a octroyé des subventions », a indiqué le ministre. Mais pourquoi la Jirama est-elle dans une telle situation ? Pour répondre à cette question, le ministre Gervais Rakotoarimanana a cité l’utilisation de groupe fonctionnant au gasoil. En effet, les centrales thermiques assurent 70% de la production de la Jirama. Ces centrales absorbent pourtant 95% des dépenses de la société, soit entre 110% à 115% de son chiffre d’affaires.
Inexpliqué. Le ministre a également mentionné le vol de gasoil et le vol d’électricité. Ceux-ci existent bel et bien, selon les investigations faites par le ministre en charge de l’Energie, dans la partie nord du pays. Au niveau financier, le ministre Gervais Rakotoarimanana a affirmé que 35% de la production de la Jirama sont perdus. 15% concerne les pertes techniques et 20% sont des pertes inexpliquées, qui coûtent 20 milliards d’Ariary chaque mois. « A cause de ces pertes, seulement 65% de la production sont donc facturés. De plus, le taux de recouvrement des recettes de la Jirama n’est que de 60%. Si on fait le compte, cette société ne commercialise réellement que 40% de sa production », a indiqué le ministre Gervais Rakotoarimanana.
Inéquitables. Les contrats avec les prestataires de la Jirama méritent également d’être examinés à la loupe. D’après le ministre des Finances et du Budget, l’Etat verse toujours les frais de location, même pour les groupes qui ne fonctionnent pas, ou qui n’arrivent pas à produire la puissance convenue. Pour les achats de carburant, malgré l’achat en grande quantité et les appels d’offres exigés, la Jirama paie le gasoil, plus cher que les prix à la pompe des stations-service. Face à tous ces cas cités, le ministre Gervais Rakotoarimanana se montre ferme. « La Jirama doit impérativement trouver une solution pour faire baisser ses coûts. Il faut de gros efforts, car les cas de vol, de pertes inexpliquées et de contrats inéquitables sont flagrants et c’est la population qui est victime de tout cela. Nous de donnerons plus 1 Ariary de plus, car l’Etat s’est déjà engagé envers les partenaires que les subventions sont limitées à 300 milliards Ariary », a-t-il déclaré. Bref, pour une fois, la Jirama est délestée de subventions supplémentaires et doit faire avec les moyens disponibles, tout comme les usagers de l’électricité.
Antsa R.
