
Le changement de statut de la Jirama, désormais société anonyme à participation de l’État, soulève de nombreuses interrogations dans l’opinion publique. La question d’une éventuelle privatisation agite les esprits. Pourtant, selon nos informations, l’État malgache n’envisage pas de céder les 2 600 000 actions qu’il détient actuellement. À ce jour, il conserve l’intégralité du capital, soit 52 milliards d’ariary. Toutefois, des informations sur une « ouverture du capital à de nouveaux actionnaires » circulent en coulisses. Une émission de nouvelles actions serait en préparation, destinée à soutenir le vaste plan de redressement de la société d’eau et d’électricité. Cette perspective ouvre la voie à l’entrée potentielle d’acteurs économiques privés, sans que l’État ne perde sa position majoritaire. À l’origine de ce tournant, la Banque mondiale pousse à une gouvernance plus rigoureuse. L’objectif affiché est l’amélioration de la performance de la Jirama et la sortie des logiques de nominations politiques, souvent décriées.
Hausse des tarifs
Par ailleurs, un Comité de redressement a été institué pour piloter cette transition. Il assure le suivi financier et technique, propose des réformes structurelles et veille à la rationalisation des processus internes. Dans ce contexte de réforme, l’actuel directeur général pourrait être remplacé à tout moment, son contrat ne comportant pas de terme défini. Une page se tourne à la Jirama, avec l’espoir d’un service public plus fiable, mais aussi la crainte d’une perte progressive de contrôle public. Cela pourrait également conduire à une application des prix véritables, qui sont bien au-dessus des tarifs actuels appliqués par la Jirama. Pour les entreprises, une hausse des tarifs pourrait être acceptée si la Jirama peut garantir un service de qualité avec zéro coupure. De leur côté, les ménages craignent cette hausse éventuelle des tarifs, compte tenu de leur faible pouvoir d’achat, qui ne cesse de s’affaiblir.
Antsa R.