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vendredi, juin 13, 2025
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JIRAMA : Créer le délestage pour faire du business

La Jirama est en difficulté mais de plus gros marchés y sont conclus. (Photo d’archives)
La Jirama est en difficulté mais de plus gros marchés y sont conclus. (Photo d’archives)

En 2013, des dépenses non justifiées d’une valeur de près de 30 milliards d’Ariary seraient enregistrées.

La mauvaise gestion règne au sein de la Jirama, surtout depuis la Transition. La société a enregistré une trésorerie de plus de 125 milliards d’Ariary en 2009 mais un an après, son compte d’exploitation devient négatif. L’an dernier, des dépenses non justifiées de 30 milliards d’Ariary seraient enregistrées. En effet, les dirigeants qui seraient de connivence avec les fournisseurs pour former un réseau, créent dans la plupart des cas le délestage pour faire du business, a-t-on appris de source informée. Cette société d’Etat devient ainsi la vache à lait de ses propres dirigeants et ceux du ministère de l’Energie. Et il a été évoqué que les fournisseurs qui deviennent actuellement attitrés de la Jirama constituent notamment un groupe d’entreprises appartenant à un opérateur Karana.

Un milliard Ariary/jour. La Jirama s’approvisionne entre autres en carburants auprès d’une société appartenant à ce groupe, et ce, au tarif supérieur aux prix affichés à la pompe. Il en est de même pour l’achat de lubrifiants. Tout récemment, l’entreprise se procure des pièces de rechange auprès d’une autre société du même groupe, et ce, pour une valeur s’élevant à des milliards d’Ariary, car le prix convenu serait le double de ceux indiqués sur le marché, a-t-on dénoncé. Rappelons que le manque de pièces de rechange pour le groupe a été évoqué en partie comme à l’origine du délestage de la Jirama dans le pays. Sa consommation journalière se chiffre aux environs d’un milliard d’Ariary tandis que le coût de la location de groupes appartenant à ce réseau a été révisé à plus de 6 milliards d’Ariary par mois. Pour le cas de la Sainte-Marie, quatre groupes en location d’un même fournisseur y ont été envoyés mais le délestage persiste depuis le début de l’année jusqu’à maintenant, a-t-on révélé.

Intéressés. Par ailleurs, la Jirama a bénéficié d’une subvention de plus de 5 milliards d’Ariary pour acheter des pièces de rechange dans le cadre de la Loi des Finances Rectificative votée dernièrement par le Parlement. Une procédure d’appel d’offres restreinte a été ainsi lancée par le ministère de l’Energie, pour ce faire. Lors de l’ouverture des plis, le 26 août 2014, le marché a été attribué à une entreprise car son offre a été la plus avantageuse et non pas au fournisseur Karana issu du même réseau. Mais est-ce une coïncidence ? Le responsable du ministère qui a procédé à ce dépouillement des offres des candidats a été tout de suite limogé après son travail et on craint fort que le marché n’aille revenir au Karana, a-t-on appris. On se demande également pourquoi, les projets de centrales hydrauliques comme à Mahavolo ayant une puissance de 600 Mégawatts n’ont jamais démarré depuis des années alors que nombreux sont les investisseurs intéressés ? Du côté des usagers, des opérateurs se plaignent non seulement du coût élevé de l’électricité mais aussi de la surtension ou la baisse brusque de la tension de la Jirama entraînant un arrêt de leur production car leur machine valant des milliards d’Ariary est complètement endommagée.

Navalona R.

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