Pour le citoyen moyen, les problèmes de délestage et les coupures d’eau sont des épreuves qu’il ne devrait plus supporter. Quand il subit des coupures de courant au moins deux fois par jour et qu’il ne peut pas disposer d’une quantité minimum d’eau pour se débarbouiller et cuire ses aliments, il sent monter une colère qu’il ne peut exprimer ouvertement. Les explications et les excuses de la Jirama sur sa page facebook ou dans ses communiqués radiodiffusés ne calment pas cette frustration de plus en plus forte. La promesse d’un redressement de cette société d’état a suscité beaucoup d’espoir, mais les consommateurs attendent de voir l’efficacité de son nouveau mode de gestion et l’utilisation de nouvelles infrastructures installées pour remplacer les matériaux vétustes.
Jirama : des leçons à tirer : de la mauvaise passe actuelle
La Jirama est victime de nombreuses années de mauvaise gestion et de gabegie. Aucun investissement n’a été fait pour rénover les infrastructures. Ses nouveaux dirigeants ont promis une réorientation de son action en programmant la construction de nouvelles unités de production d‘électricité et en améliorant le réseau de distribution d’eau. Les problèmes climatiques actuels font ressortir de manière criante les lacunes du plan de redressement mis en place. Les employés de la société sont sur le qui-vive et travaillent nuit et jour pour remettre en service les matériels défaillants. La grande centrale hydroélectrique d’Andekaleka ne peut pas fonctionner à sa pleine capacité à cause du manque d’eau. Le déclenchement de pluies artificielles ne peut se faire que si toutes les conditions sont réunies. Le ministère de l’Eau essaie de trouver des solutions pour remédier à la situation. Il ne s’agit cependant que de mesures palliatives. L’installation de citernes dans les quartiers n’est qu’un pis aller. Les épreuves qu’endure la population en ce moment peuvent permettre aux dirigeants de la jirama de tirer des leçons et de repartir sur de nouvelles bases.
Patrice RABE