
Certaines conditionnalités des bailleurs de fonds ne sont pas respectées. Raison pour laquelle, les financements sont décaissés au compte-goutte car la confiance ne règne pas encore totalement
« Les autorités sont déterminées à assurer le redressement financier et la remise en état de la JIRAMA ». « Il est urgent aussi de s’attaquer à la situation opérationnelle et financière
désastreuse d’Air Madagascar, dans le contexte de la nouvelle politique de ciel ouvert » Dans le mémorandum de politique économique adressé au Fonds Monétaire International, l’Etat malgache a pris, entre autres, ces deux engagements concernant les deux principales sociétés d’Etat que les bailleurs de fonds suivent de très près.
Catastrophique. Visiblement, l’exécutif malgache n’a pas tenu à 100% ses engagements parce que pratiquement 6 mois après la publication de ce mémorandum de politique économique renforcée par une lettre d’intention adressée au FMI en novembre dernier, la situation respective de ces deux entreprises publiques est plus que jamais catastrophique. Pour la Jirama, par exemple, le Comité Stratégique présidé par le ministre de l’Energie a failli à sa mission d’améliorer la position financière de la société à travers une réduction des pertes. L’audit sur place programmé pour les 1 000 plus gros usagers n’a pas encore été réalisé. La Jirama n’a pas également pu réaliser son projet d’utilisation de compteurs avancés pour les nouveaux clients dans le dessein de sécuriser les futures recettes. En somme, l’objectif de réduction des coûts n’est pas encore atteint pour le cas particulier de la JIRAMA qui continue encore à fonctionner en grande partie avec les centrales à gas-oil qui consomment énormément de carburants.
Hypothétique. Même topo pour Air Madagascar qui, malgré l’arrivée du D.G importé Gilles Filiatreault continue de vivre dans une grave crise, au point pour certains observateurs de conclure qu’au final, l’Etat, actionnaire majoritaire cherche en fait à tuer la compagnie. Les partenaires financiers recherchés ne répondent pas à l’appel et les audits sur les contrats existants ne sont pas encore opérationnels. A ce rythme, l’objectif des autorités de rétablir la rentabilité financière d’Air Madagascar d’ici à fin 2016 devient hypothétique. Car pour le moment personne ne mise sur le redressement tant attendu d’Air Madagascar que certains considèrent déjà comme une compagnie en voie de…disparition.
R.Edmond