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mardi, mai 13, 2025
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JIRAMA : La Banque mondiale prévoit d’exiger un contrat de performance

Marie-Chantal Uwanyiligira a interpellé publiquement le directeur général par intérim de la JIRAMA.

Marie-Chantal Uwanyiligira, responsable des opérations de la Banque mondiale pour Madagascar n’a pas mâché ses mots pour dénoncer l’incohérence des prix des services offerts par la compagnie nationale d’eau et d’électricité.

La Banque mondiale prévoit d’imposer un contrat de performance à la JIRAMA en matière d’approvisionnement en eau potable. C’est ce qu’a annoncé hier Marie-Chantal Uwanyiligira, responsable des opérations de la Banque mondiale pour Madagascar, lors de la cérémonie de signature du financement relatif au Projet d’amélioration de l’accès à l’eau potable (PAAEP) qui s’est déroulée au Palais d’Iavoloha. Ce haut responsable de la Banque mondiale n’a pas caché son insatisfaction par rapport aux services offerts par la compagnie nationale d’eau et d’électricité de Madagascar. Elle a notamment cité le cas de Madame Faniry, propriétaire d’une entreprise de tissage de raphia résidant dans un quartier populaire de Tana, qui serait obligée de se réveiller à 5h du matin tous les jours et parcourir 2 km à l’aller et au retour pour faire la queue et chercher de l’eau. En plus, elle doit payer 5 000 ariary pour 1m3 d’eau collecté auprès des bornes fontaines. Pourtant, en regardant sa facture, la responsable des opérations de la Banque mondiale découvre que pour elle, le mètre cube est de 750 ariary. L’eau collectée à partir d’une borne fontaine coûte donc trois fois plus chère que celle provenant d’un branchement à la maison. « Trouvez-vous que cette situation soit juste ?, » a-t-elle demandé au président Andry Rajoelina, aux responsables de la JIRAMA et à toutes les personnalités présentes à cette cérémonie. Et elle de répondre que « Pour ma part, je trouve que c’est injuste et inéquitable ». Selon Marie-Chantal Uwanyiligira, « 2/3 de la population de Tana sont comme Faniry. C’est-à-dire obligés de chercher de l’eau auprès des bornes fontaines, dépensant des heures supplémentaires, parcourant des distances qui sont parfois dangereuses, et ensuite paient plus cher leur eau ».

Incohérence. En effet, la responsable des opérations de la Banque mondiale a profité de la cérémonie d’hier pour interpeller les responsables étatiques, particulièrement les dirigeants de la JIRAMA, et elle n’a d’ailleurs pas mâché ses mots pour dénoncer la mauvaise qualité des services et l’incohérence des prix. Pour enfoncer le clou, ce haut responsable a aussi raconté ce qui lui est arrivé dans la matinée. « Alors que j’étais en train de prendre ma douche, l’électricité a été coupée et j’ai dû poursuivre ma douche dans le noir ». Une manière de laisser entendre qu’outre cette inégalité de traitement, comme tout le monde, elle est aussi victime du délestage et de la mauvaise qualité des services de la JIRAMA.  « Un tiers de la population de Tana seulement, comme moi et certainement comme vous tous ici présents, peuvent avoir l’eau courante directement chez eux, à domicile. Cette situation doit changer », a-t-elle soutenu.

Réforme. Devant le président Andry Rajoelina et les quelques membres du gouvernement présents hier au Palais d’Iavoloha, Marie-Chantal Uwanyiligira a interpellé le directeur par intérim de la JIRAMA qui était lui aussi présent. En effet, la Banque mondiale exige une véritable réforme de la gestion, surtout financière, au sein de la compagnie d’eau et d’électricité de Madagascar. « Tous les investissements que ce nouveau projet souhaite apporter sont nécessaires et incontournables pour avoir de meilleurs services en eau et en assainissement dans le Grand Tana et d’autres villes. Cependant, ils ne seront pas efficaces si la JIRAMA ne s’engage pas à faire une réforme qui assurera la viabilité financière de ce secteur. Je sais que c’est très cher pour le président, pour le Premier ministre et le gouvernement », a-t-elle mentionné. Continuant sur sa lancée, la responsable des opérations de la Banque mondiale d’annoncer : « On a l’intention de demander un contrat de performance entre la JIRAMA et le ministère de l’Eau en vue d’exiger l’amélioration des services de l’eau à Madagascar ». Elle a ensuite tenté de mettre la pression sur le directeur général par intérim de la JIRAMA en annonçant : « Donc Monsieur le Directeur général, ce n’est pas gratuit pour vous. Vous allez devoir y mettre toute l’énergie dont je vous sais capable pour donner des services dont les Malgaches seraient fiers par rapport à la JIRAMA. On utilise cette méthode en République Démocratique du Congo, je pense qu’on peut aussi le faire à Madagascar ». Conscient de l’existence d’une énorme faille au sein de la JIRAMA, et soucieux de l’intérêt de la population à l’accès à l’eau potable, le président Andry Rajoelina a salué cette intention de la Banque mondiale. Reste à savoir si cette initiative ne restera pas un simple effet d’annonce et si elle aura des répercussions positives sur le quotidien de la population.

Davis R

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1 COMMENTAIRE

  1. Oui bien vu ça restera effectivement un effet d annonce comme tout le reste félicitation au journaliste pour son analyse un effet d annonce….

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