Les délestages, depuis ce week-end détestable de la semaine dernière, n’ont plus repris. Le point de rupture entre les consommateurs et la compagnie nationale a été presque atteint. Le ministre de l’Energie a compris que la situation était intenable. Il a donc décidé de revoir toutes les facettes du problème, mais en attendant de trouver des solutions pérennes, il préconise une augmentation du stock de carburant à utiliser dans les centrales thermiques.
Jirama : le statu quo
La population ne peut pas supporter le plan rigoureux préconisé par le gouvernement pour rééquilibrer les finances de la jirama. Les délestages, les coupures d’eau et l’instauration de la vérité des prix entraînant une augmentation des tarifs, risquent de provoquer un véritable mouvement de révolte des consommateurs. L’idée de revoir les contrats de fournitures de carburant par les pétroliers a été lancée lors de l’ouverture du forum de l’énergie. Une semaine après, il n’y a aucune avancée sur le dossier. Il est annoncé simplement que les stocks de carburants vont être augmentés. Dans la situation actuelle, il ne peut s’agir que de la reprise des subventions de l’Etat. A moins qu’un compromis soit trouvé avec les partenaires financiers. Tous les projets d’usines hydroélectriques et de centrales solaires ne pourront être réalisés qu’à moyen ou long terme, et l’on ne peut compter que sur les centrales thermiques alimentant le réseau électrique actuel. Les problèmes de la jirama sont donc récurrents. Les années de mauvaise gestion et les malversations qui se sont multipliées se payent par ce délabrement de la société nationale. Le ministre de l’Energie est confronté à un véritable casse-tête. Il est obligé de temporiser et doit demander à l’Etat de mettre la main à la poche. Il doit le faire car le problème est sensible. Les consommateurs seront très vigilants sur la manière de le résoudre.
Patrice RABE





