« La direction générale de la JIRAMA a effectué un licenciement abusif ». Haja Maminirina, le représentant des syndicats de cette société nationale de production d’eau et d’électricité, l’a évoqué lors d’une conférence de presse hier à Andrefan’ambohijanahary.
En effet, « un délégué syndical a été renvoyé le 06 novembre 2018 malgré le refus de l’Inspection du Travail. Cette dernière a ainsi mis une lettre de mise en demeure à l’endroit du directeur général de l’entreprise le 21 novembre 2018 afin de régulariser sa réintégration dans les 48 heures. Mais il n’y a eu aucune suite. L’Inspection de Travail a lancé une poursuite judiciaire à son encontre. Mais ce n’est pas un fait nouveau. Un directeur des Ressources Humaines a également été renvoyé l’an dernier, alors que l’Inspection du Travail avait refusé. Le concerné a porté plainte au niveau du tribunal et il a obtenu gain de cause. Mais c’est la JIRAMA qui va payer les dommages et intérêts à cause de cet abus de pouvoir. On attend maintenant la décision de la Cour de Cassation », a-t-il soulevé.
Redressement de la JIRAMA. En outre, un autre délégué syndical a été renvoyé mais la direction générale n’a pas non plus obtenu l’autorisation de l’Inspection du Travail. « Si tous les employés licenciés la poursuivent en justice, c’est toujours la JIRAMA qui va payer les pots cassés. Ce qui ne permettra pas d’assurer un meilleur redressement de l’entreprise », a-t-il enchaîné. Face à cette situation, les syndicats de la JIRAMA ont adressé une lettre de doléances auprès du ministre de l’Energie et de l’Eau, du Premier ministre et du Président de la République par intérim. Si aucune mesure n’est prise, ces syndicats lanceront une menace de grève dans les 72 heures, soit lundi, selon leurs dires.
Droits bafoués. « A quoi bon instaurer des syndicats si l’on ne respecte pas les législations en vigueur. Les droits des travailleurs malgaches seront ainsi bafoués. En effet, en attendant le verdict du tribunal compétent, les employés de la JIRAMA plaignants se retrouvent déjà en situation difficile étant donné qu’ils ne parviennent pas à subvenir aux besoins de leurs familles, suite à la suspension de leurs soldes. Nous espérons qu’il y a encore un Etat de droit à Madagascar et non pas une anarchie », a conclu Haja Maminirina.
Navalona R.