Cette société d’Etat ne doit plus être une vache à lait de l’Etat mais un levier de développement de la nation.
« Non à l’ingérence des politiciens », revendique Haja Maminirina, le président du SAT/Jirama
La société nationale de production de l’Eau et de l’Electricité, Jirama, est toujours en difficulté. Le nouveau gouvernement dans cette 4e République doit ainsi prioriser son redressement car il s’agit non seulement de service public mais aussi des produits stratégiques. Néanmoins, « nous sommes contre l’ingérence des politiciens dans l’affaire de la Jirama », revendique Haja Maminirina, le président du Syndicat Autonome des Travailleurs (SAT/Jirama), lors de la présentation de vœux de ce syndicat hier au Cercle Franco-Malagasy à Anosy.
Code de l’Eau. Entre-temps, il a rappelé que la décision prise par le ministre de l’Eau durant le régime de la Transition concernant le transfert de gestion du secteur Eau à la Commune Urbaine d’Antananarivo en vue de sa privatisation, suivant la Note No 047, est encore suspendue. « Nous réclamons ainsi l’annulation définitive de cette décision car cela va anéantir d’une manière indirecte la Jirama. L’exploitation du secteur Eau permet en fait à la société de tirer du bénéfice, puisqu’on enregistre des pertes au niveau du secteur Electricité faute de vérité de prix », a-t-il poursuivi. Le SAT/Jirama réclame également la révision du Code de l’Eau. « Cela doit être inscrit dans l’ordre du jour de la 1re session ordinaire de l’Assemblée nationale le 6 mai prochain », a-t-il enchaîné.
Extension. Par ailleurs, ce syndicat des employés évoque qu’il faut désormais mettre en place une nouvelle politique de redressement de cette société d’Etat tout en améliorant la bonne gouvernance. « Dorénavant, l’Etat doit laisser librement la société à effectuer une extension de ses activités au lieu de limiter sa production et de s’approvisionner en énergie électrique auprès des fournisseurs privés. Cela a été d’ailleurs l’origine de la difficulté de l’entreprise. Sa privatisation n’est pas du tout une solution », a expliqué Haja Maminirina.
Expiré. Notons également que le mandat des membres du Conseil d’Administration de la Jirama a déjà expiré en juillet 2013. « On attend la nomination du nouveau gouvernement afin que l’Etat puisse désigner ses représentants avant de procéder à l’élection du représentant des employés au niveau de ce Conseil d’Administration. Quant au profil du ministre de l’Energie, il doit être un connaisseur du problème de la Jirama et expérimenté dans le domaine. Ce nouveau ministre doit être aussi en mesure de satisfaire nos revendications », a conclu le Président du SAT/Jirama.
Navalona R.