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dimanche, juillet 6, 2025
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Jirama : Soutien des syndicats et de l’association des consommateurs à la cause des employés

Contre la privatisation partielle de la Jirama, les syndicats et les consommateurs unissent leurs voix. Hier, plusieurs organisations ont déclaré aux médias qu’elles refusent catégoriquement l’entrée de sociétés privées au capital de la Jirama.

Vent de contestation autour du nouveau statut de la Jirama. Les employés de la société nationale d’eau et d’électricité, appuyés par plusieurs organisations de la société civile, s’opposent fermement à la privatisation partielle de l’entreprise. Lors de l’assemblée générale de mardi dernier, qui a réuni plus de 3 000 participants, les 14 syndicats des employés de la Jirama ont exprimé leurs craintes face à l’entrée de capitaux privés dans le capital de la Jirama, dénonçant un processus opaque aux lourdes conséquences sociales et économiques. Au cœur des inquiétudes : la transformation juridique de la Jirama en société anonyme, synonyme, selon les syndicats, de désengagement progressif de l’État. « Ce nouveau statut va mécaniquement faire doubler les tarifs. Nous ne pouvons pas l’accepter en l’état », déclare Anmora Ratovomanarivo, porte-parole des syndicats. Pour lui, la volonté d’introduire des investisseurs privés n’est pas motivée par l’intérêt général mais par une logique de profit, incompatible avec le service public. Le porte-parole rappelle également que l’entreprise est déjà en situation déficitaire, avec un écart de plus de 75 milliards d’ariary entre les recettes (aux alentours 95 milliards) et les dépenses (d’environ 170 milliards), jusqu’ici comblé par l’État. « Si les sociétés privées prennent la main, elles n’accepteront pas de fonctionner à perte, surtout dans des zones isolées comme Nosy Varika, où les coûts de production sont très élevés. »

Soupçons. Les tensions se sont accrues après les déclarations du président de la République évoquant un réseau de trafiquants de carburant gravitant autour de la Jirama. Les syndicats réfutent toute implication des employés. « Des faits illégaux ont existé, mais ceux qui en sont responsables sont déjà en prison. Les vrais coupables, pour l’histoire de détournement de carburant, ne sont pas au sein du personnel de la Jirama, car les employés n’ont tout simplement pas la possibilité de faire de telles manœuvres de détournement de camions-citerne », affirme le porte-parole. Il réclame des éclaircissements sur une enquête lancée en 2021 concernant le détournement de plusieurs dizaines de camions de gasoil, restée sans suite. Par ailleurs, les syndicats s’interrogent sur la pertinence de l’externalisation de certaines tâches comme les branchements Mora ou la relève des compteurs, auparavant assurées par les employés eux-mêmes.

En renfort. La mobilisation ne se limite pas aux rangs de la Jirama. L’association des consommateurs, par la voix de son président Ratsimbazafy Eugène, s’est alliée aux syndicats. « Nous refusons catégoriquement cette privatisation déguisée. Ce que nous voulons, c’est la fin des délestages, pas un alourdissement de la facture », martèle-t-il. Le mouvement syndical Randrana Sendikaly et la Solidarité syndicale de Madagascar (SSM) ont également prêté leur soutien. « La Jirama peut se redresser sans capitaux privés. Le service public ne doit pas être sacrifié sur l’autel du profit », affirme le secrétaire général de la SSM.

Révision encadrée. Les syndicats n’excluent pas une réforme du statut de la Jirama, à condition qu’elle s’appuie sur l’ordonnance 75-024, texte fondateur de l’entreprise. « Cette ordonnance n’empêche pas le recours aux énergies renouvelables. Inutile de brandir cet argument pour justifier l’arrivée de nouveaux actionnaires », explique le porte-parole des employés. Dans ce bras de fer social, les 4 200 employés de la Jirama, organisés en 14 syndicats, peuvent désormais compter sur un soutien plus large, grâce à l’appui du SSM, de Randrana Sendikaly et de l’Association des consommateurs. Et pour eux, le message est clair : l’accès à l’eau et à l’électricité à un prix abordable est un droit fondamental, qui ne peut être subordonné aux logiques du marché.

Antsa R.

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1 COMMENTAIRE

  1. Les employés pensent à son emplois et non pas à la rentabilité de la société et par conséquent à l’ intérêt de communauté : c’est égoïste mais humain !

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