
Le courant ne passe pas entre les dirigeants et les employés de la JIRAMA. C’est pourquoi, l’Inter-syndical regroupant tous les syndicats au sein de cette société, interpelle le président de la République.
En effet, un malaise est observé depuis le début de la crise sanitaire qui sévit dans le pays. L’Inter-syndical de la JIRAMA dénonce entre autres, l’affectation massive des agents de l’entreprise dans le cadre de l’état d’urgence sanitaire, et ce, dans des conditions inhumaines, le non-respect des conventions collectives et du Code du Travail voire des Droits de l’Homme ainsi que des abus de pouvoir. Raison pour laquelle, il a adressé une lettre ouverte au Président de la République pour que des mesures soient prises le plus tôt possible. En outre, l’Inter-syndical de la JIRAMA a soulevé qu’il y a également licenciement abusif de certains agents et l’intégration de nouveaux employés sans respect des procédures de recrutement et sans attribution de postes bien définis. A part cela, les dirigeants actuels protègent encore des agents qui ont contribué à la perte de la JIRAMA, selon toujours les explications de ces syndicalistes dans leur lettre ouverte adressée au Chef de l’Etat. Rappelons que le Président de la République a réitéré qu’il ne tolérerait aucune corruption dans les procédures de recrutement au niveau de l’Administration et des institutions publiques.
Abus de pouvoir. De leur côté, les dirigeants de la JIRAMA ne ménagent pas leurs efforts pour effectuer un assainissement au sein de cette entreprise de production nationale d’eau et d’électricité. En effet, dans le cadre de cet état d’urgence sanitaire, deux agents de la JIRAMA ont été placés en mandat de dépôt pour vols de carburants. En outre, des branchements illicites d’eau et d’électricité ont été découverts. L’Inter-syndical évoque qu’il ne s’oppose pas à cette décision étant donné qu’il ne protège pas les agents qui enfreignent la loi au sein de l’entreprise. En revanche, ces syndicalistes interpellent le Président de la République face à la décision d’affectation massive des agents dans le cadre de l’état d’urgence sanitaire. « Les dirigeants de la JIRAMA ont le droit de permuter les agents mais ce n’est pas opportun en cette période de crise sanitaire. Et nous les considérons comme des abus de pouvoir étant donné que ceux qui refusent de partir seraient licenciés directement. En plus, tout déplacement doit être évité autant que possible en ce moment pour éviter la propagation du covid-19 sauf en cas d’urgence sanitaire», selon leurs dires.
Reprise du dialogue. Face à cette situation, le président du Syndicat Autonome des Travailleurs (SAT/JIRAMA), Haja Maminirina, prône le dialogue entre la direction générale de la JIRAMA et l’Inter-syndical. Il a ainsi lancé un appel pour que les deux parties se retrouvent autour d’une table de négociation afin de résorber ce problème. En effet, « les hautes tensions qui risquent de survolter au sein de l’entreprise, ne profitent en rien ni aux dirigeants, ni aux syndicalistes, ni à l’Etat », a-t-il précisé. Par ailleurs, il a saisi cette occasion pour exprimer son point de vue concernant la célébration de la Fête du Travail le 01 mai dernier. « L’Etat devra appuyer financièrement les entreprises privées, y compris les écoles privées, afin de sécuriser les droits des travailleurs. A part ce plan d’urgence social, il s’avère également primordial de mettre en place un plan d’urgence économique. En outre, une application effective de la loi en vigueur régissant le travail s’impose également. En effet, bon nombre de travailleurs ne bénéficient ni de sécurité sociale, ni de retraite étant donné qu’ils ne sont même pas affiliés à la CNaPS. Ils n’ont pas non plus de contrat de travail alors qu’ils travaillent bien dans le secteur formel pour ne citer que le transport en commun », a-t-il conclu.
Navalona R.