Il a misé sur cette période de fin d’année pour agrandir ses activités. La chance lui a même souri parce qu’il vient de décrocher un marché public pour la rédaction et l’impression de documents pour une direction d’un ministère. Mais le rêve de Tsinjo, ce jeune propriétaire de Cybercafé vient de s’envoler à cause des fréquentes coupures d’électricité de la Jirama qui ne lui ont pas permis de livrer à temps ses travaux. Cet exemple peut être multiplié par cent, voire par mille, puisque nombreux sont les petits opérateurs économiques victimes de cette défaillance quasi-éternelle de la Jirama, que le monde des affaires qualifie actuellement de « machine à tuer les entreprises ». Car même les grandes entreprises, tout secteur confondu, font quotidiennement les frais du délestage ou de la panne technique – c’est du pareil au même – qu’elles subissent. Et le pire, c’est que ces coupures fréquentes sont antiéconomiques dans la mesure où elles découragent les candidats aux investissements directs étrangers à Madagascar. Sur ce point, d’ailleurs, si chaque année, Madagascar est classé dans le niveau le plus bas du Doing Business, c’est en grande partie à cause de la mauvaise fourniture d’énergie électrique de la part de la Jirama. Sans compter le fait que même pour les entreprises déjà opérationnelles, le recours aux groupes électrogènes entraîne énormément de dépenses supplémentaires. Et les conséquences sont catastrophiques pour ces entreprises obligées de réduire le nombre d’employés ou tout simplement de les priver des avantages de fin d’année. Joyeux noël quand même.
R.Edmond