
En 2015, cette entreprise d’Etat a consommé plus de 128 millions de litres de gas oil contre près de 93 millions de litres l’année précédente. Cela va encore augmenter avec la mise en place tout récemment des différentes centrales thermiques servant à résoudre le problème de délestage dans le pays.
Il a été prévu dans la Loi des finances Initiale 2016 que les subventions accordées par l’Etat pour la Jirama sont de l’ordre de 240 milliards d’Ariary. « Mais à la suite d’une évaluation, ce montant a été révisé à la hausse, soit de l’ordre de 300 milliards d’Ariary pour cette année. Mais c’est quand même en baisse par rapport aux subventions allouées en 2015 qui ont atteint les 310 milliards d’Ariary », a expliqué Pierre Jean Feno, le directeur général du Trésor Public, en marge de la célébration de la Semaine Mondiale de l’Argent hier au ministère de la Planification à Anosy.
Consommation de carburants. « Ce sera inscrit dans le cadre de l’élaboration de la Loi des finances Rectificative », a-t-il rajouté. En fait, d’après les statistiques publiées dans le site officiel de la Jirama, la consommation de carburants, plus précisément du gas oil, a connu une hausse en 2015 comparée à l’année précédente. Cela a atteint plus de 97 millions de litres en 2015 pour les 19 principaux sites de production d’énergie de la société éparpillés dans tout Madagascar, contre près de 73 millions de litres en 2014. Si l’on ajoute à cela la consommation des autres sites, plus de 128 millions de litres de gas oil ont été utilisés l’an dernier. La mise en place des différentes centrales thermiques fonctionnant au gas oil comme celle d’Antanandrano qui a été transférée à Behenjy, celle d’Aggrecko et bien d’autres dans le dessein de résorber à court terme le délestage ne fait qu’augmenter ce volume de consommation de carburants.
Résultat d’audit. Cependant, le Syndicat Autonome des Travailleurs de la Jirama (SAT/Jirama a déjà dénoncé que cette mesure n’est pas une solution adéquate pour améliorer la gestion de l’entreprise. Il a suggéré entre autres l’installation d’une centrale thermique fonctionnant au charbon de terre qui est basée à Moramanga, à titre de transition énergétique avant de se lancer dans les énergies renouvelables. La publication des résultats d’audit de tous les contrats des fournisseurs d’énergie, de carburants et de pièces de rechange de la Jirama de manière transparente constitue également un élément important pour redresser l’entreprise, selon ce syndicat. Cela fait également partie des recommandations des bailleurs de fonds.
Gouvernance et corruption. Notons qu’à l’issue de la mission d’une équipe du FMI (Fonds Monétaire International) dirigé par Marshall Mills, celui-ci a déclaré que l’exécution du programme de référence conclu avec Madagascar en fin décembre 2015 a été globalement satisfaisante. Mais d’importants défis restent à relever. « Il est important de maintenir des orientations budgétaires prudentes, entre autres, en améliorant la gestion de la JIRAMA, en évitant de nouveaux arriérés et en s’assurant de la soutenabilité de la dette publique. Les progrès dépendront fortement de l’amélioration de la gouvernance, y compris la lutte contre la corruption, pour assurer que les réformes soient effectivement mises en œuvre et portent des fruits », a-t-il conclu.
Navalona R.