Sorogne, Jôro, Fangatahagna, les appellations sont différentes à Madagascar mais les pratiques sont similaires. En fait, tous ces mots désignent un rite, toutes invocations et toutes prières traditionnelles.
Les Malgaches des quatre coins de la Grande Île pratiquent le même rite. Le créateur et les ancêtres sont vénérés le jour du Jôro. D’après le chanteur traditionnel Tsimihole, « la cérémonie est dirigée par le mpisorogne, et chaque clan a son mpisorogne, c’est en quelque sorte le gardien du temple ». À Madagascar, le rituel se déroule tôt le matin, de préférence, avant le lever du soleil. L’offrande, en l’occurrence le zébu, est tournée vers l’Est, le demandeur du “sorogne” (celui qui demande à ce qu’il y ait une séance) se tient devant avec le “mpisorogne” et l’assistance se place derrière eux.
Le “jôro” comprend aussi toutes les cérémonies basées sur les activités de prière chez les Sakalava. Il engage non seulement les autorités sociales mais également les autorités divines et ancestrales. On peut aussi le traduire par « invocation sacrée ». Le sens de la dénomination varie selon les motivations, les circonstances, l’objet de la cérémonie ainsi que les modalités et l’ampleur dans l’espace et dans le temps.
Comme ceux des Sakalava et des Antandroy, les Antakarana ont leur “ampijoro”, celui qui sert auprès de Zanahary (le Créateur) et des Razana (les Ancêtres). « Ce n’est pas donné à n’importe qui ! À Madagascar en général, les “ampijoro” ou les “mpisorogne” sont souvent les aînés de la famille et leurs descendants. Les règles de succession sont définies et inviolables », a fait savoir Tomboriziky, un gardien traditionnel de Bobasakoa. Pour les habitants de cette contrée, il est interdit de sacrifier un bœuf sans corne. Bien qu’ils soient islamisés, ils apprécient beaucoup les boissons fortes surtout lors de la pratique du rituel, ou la manifestation religieuse.
Consulter le médium. Il s’agit de déterminer le jour faste pour une action estimée importante et délicate avant sa réalisation : la construction d’une nouvelle maison, la fabrication d’une pirogue ou sa mise en mer, le départ en voyage… Seul le “moasy” annonce le jour et l’heure. Lors d’un malheur, les concernés lui rendent visite pour savoir si oui ou non les ancêtres sont fâchés contre les vivants. D’après la croyance, dans le cas où le “moasy” n’est pas consulté, la famille souffrirait de douleurs et de malheurs.
En somme, la cohésion sociale se trouve actuellement menacée par la pandémie. Elle transforme catégoriquement l’ordre établi par les ancêtres. Dès lors, un nouveau comportement est né dans la société.
Iss Heridiny
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