Ancien ministre de la Production Agricole et de la Réforme Agraire, ancien conseiller du président Didier Ratsiraka et de l’ancien Premier ministre Jean Ravelonarivo, José Michel Andrianoelison est l’un des 36 candidats à la course à la Présidence pour le 7 novembre prochain. Technicien, c’est un homme qui ne veut pas mêler politique et développement. Mais puisqu’à Madagascar tout dépend de la politique, il veut prendre cette responsabilité pour appliquer sa vision du développement. Portrait.
Né à Morondava, José Andrianoelison est le 5e d’une fratrie de 8 enfants. Marié, il a 3 enfants. Son père était brigadier de police, puis a gravi différents échelons pour devenir commissaire principal de police. Quant à sa mère, elle était infirmière. Il a grandi en suivant ses parents affectés dans les régions de la Grande Île. Il a alors effectué son cursus général à Mahamasina, puis au lycée Rabearivelo, avant de poursuivre ses études en France. Avec comme hobby principal le basket, José Andrianoelison s’y est donné à fond. Il a participé aux matchs de l’OSSUM, devient champion d’Antananarivo dans la section « cadet » en 1972, puis « junior » en 1973. En France, il ne rate pas les rencontres nationales sportives, et remporte la médaille avec l’Ecole Polytechnique lors des championnats des Grandes Ecoles Militaires en 1977 à Lyon. Car José Andrianoelison a obtenu une bourse d’études pour l’Ecole Polytechnique, et de continuer à l’Ecole Nationale du Génie Rural des Eaux et des Forêts. Ses diplômes en poche, il revient au pays. Il intègre alors le ministère du Développement rural dans les années 80, devient conseiller du président Didier Ratsiraka pour les questions agricoles en 1984 puis ministre de la Production agricole et de la Réforme agraire de 1985 à 1991.
Officier du Mérite Agricole de la République Française. José Andrianoelison a donc préféré retourner au pays après ses études en France pour apporter son savoir-faire technique au pays. Il peut ainsi parler fièrement des projets qu’il a menés ou dont il a été le coordonnateur, comme le projet de sucrier d’Analaiva, financé par la Banque Africaine de Développement, l’Agence Française de Développement et la République populaire de Chine de 1981 à 1984. Il s’agit d’une plantation de cannes à sucre sur 2 400 hectares de terrain pour une usine d’une capacité de production de 22 000 tonnes de sucre par an. Il y a eu également la coordination des réformes soutenues par le Crédit d’Ajustement du Secteur Agricole octroyé par l’IDA (Banque Mondiale): libéralisation du commerce du riz, diminution des interventions de l’Etat dans la commercialisation des produits d’exportation agricoles. José Andrianoelison a également apporté ses compétences à l’étranger, notamment en devenant consultant indépendant intervenant sur des projets financés par des bailleurs de fonds dans plusieurs pays d’Afrique. En 1993, il était membre de la mission de supervision du projet d’aménagement du bassin de l’Ananbe, au Sénégal. En 1994, il était membre d’une mission de préparation du projet d’aménagement des bassins versants des îles du Cap-Vert. La même année, il travaillait aussi au Gabon dans la filière hévéicole. De 2002 à 2014 en France, il était consultant indépendant par intermittence pour le compte de bureaux d’études, ou de particuliers, mais aussi enseignant en Mathématiques et réceptionniste de nuit. De mai 2013 à mars 2016, il est devenu actionnaire et manager délégué de la Sarl Webdatis, une agence en télémarketing, traitement de données informatiques et ingénierie web. Avec toutes ses expériences, José Andrianoelison a été fait Officier du Mérite Agricole de la République Française.
Lutter contre l’insécurité. En étant candidat à la présidence de la République de Madagascar, pour l’ élection du 7 novembre prochain, José Andrianoelison se veut pragmatique. « Pour moi, la priorité des priorités c’est la lutte contre l’insécurité » dit-il fermement. Une analyse très juste pour peindre la situation qui prévaut actuellement dans le pays. Selon lui, plus personne n’est à l’abri de l’insécurité. Que ce soit les petites gens, puisqu’aujourd’hui même les citoyens moyens sont victimes de kidnapping, les paysans toujours en proie aux « malaso », les riches entrepreneurs qui ne peuvent plus faire un pas dehors sans avoir à craindre les kidnappings. En somme, c’est toute la population qui vit dans la terreur de l’insécurité. Et pourtant, que peut-on produire dans cette insécurité ambiante? De même, il est essentiel pour lui que Madagascar puisse être indépendant dans sa gouvernance, dans ses prises de décision. « On se concerte avec le peuple, et on décide » dit-il. « Je ne vais pas vous raconter une utopie. Les choses ne vont pas changer d’un coup de baguette magique, mais le changement, on peut le faire » dit-il. Car bien sûr, tous les secteurs sont mis à mal, de l’éducation aux accès aux soins de base. « Il est temps de mettre en place un technicien« .
Anjara Rasoanaivo