Né à Diégo-Suarez, José Rakotomavo a passé presque toute son enfance dans cette ville qui se trouve être la capitale du Nord de Madagascar. Cette ville a la particularité d’être un creuset où se mélangent presque toutes les races du monde, car l’armée française y avait établi ses bases ; plusieurs garnisons de toutes les armes y étaient installées, dont la Légion étrangère. Ceci explique sûrement sa facilité d’adaptation et d’intégration quel que soit le milieu où il est et aussi son esprit de tolérance. « J’ai eu la chance d’y effectuer toutes mes études primaires et secondaires, au sein du Lycée Mixte de Diégo-Suarez. », explique José Rakotomavo. Avant de rajouter : « Après le Bacc (Mention Math Elem ou Série C), j’ai intégré l’Université de Madagascar, à Ankatso, où je suivis la filière Chimie Physique. C’est là que j’ai eu la chance de rencontrer ma femme qui y effectuait aussi ses études de Médecine. » Après Antananarivo, José Rakotomavo a atterri à Marseille où il a fini son cursus universitaire. « C’est donc en France, à Marseille et ensuite à Paris, que j’ai pu décrocher mes diplômes de Docteur en Physique (Série Chimie Physique) et de Gestion d’Entreprises (I. A.E d’Aix-en Provence). », souligne-t-il.
Esprit nationaliste. Sa formation universitaire a sûrement contribué à aiguiser son esprit critique et un peu frondeur qu’il a pu garder jusqu’à ce jour. « Mon passage en France m’a été bénéfique dans la mesure où il m’a permis de me rendre compte qu’à la base de toute réussite il y a le travail. Notamment si les pays du Nord se développent, c’est que tout le monde travaille durement. L’image du patron qui réussit en tournant les pouces est un mythe qu’il faut effacer de notre esprit, surtout des jeunes. Il y a d’autres enseignements précieux que j’ai pu tirer aussi de mon séjour. », fait remarquer José Rakotomavo. Avant d’enchaîner : « Mon esprit nationaliste, nourri dès ma tendre enfance, dans la lecture des journaux malgaches de l’époque (Imongo Vaovao, Maresaka, etc..) ou encore des récits des hauts faits des héros nationalistes malgaches, ont peut-être participé à façonner ma personnalité et facilité, plus tard, mon engagement politique. »
Ministre. D’après lui, cet engagement a commencé avec son acceptation du poste de Directeur de l’Université d’Antsiranana , où il a dû faire montre de beaucoup de diplomatie pour ramener la paix au sein d’un milieu au bord du chaos et de l’affrontement du fait de tensions ethniques. « Ce fut une 1re expérience qui m’a été bénéfique encore. Et surtout qui m’a poussé dans le monde politique, bien malgré moi il faut dire. En effet dans la foulée, j’ai été élu député de Madagascar en 1983, puis nommé ensuite ministre de l’Industrie, de l’Energie et des Mines par le président Ratsiraka en février 1985. L’année 1989 marqua la fin de mon parcours ministériel. Durant cette période je poursuis ma route et milite au sein de la Société Civile (CERES) pour quelques valeurs essentielles telles que la démocratie, la bonne gouvernance, l’Unité nationale, la stabilité politique, le respect des droits des citoyens etc. », rappelle-t-il.
Militant de la société civile. Actuellement José Rakotomavo milite au sein du « Vondrona Antanimena ». « Au nom du Vondrona Antanimena, différents appels ont été lancés aux quatre chefs d’Eglise du FFKM, ainsi qu’à nos Raiamandreny, anciens chefs d’Etat et autres Raiamandreny traditionnels, afin qu’ils prennent leur responsabilité et contribuent à installer un climat de paix propre à favoriser le dialogue entre tous les acteurs politiques. Ensemble nous devons œuvrer, dans le cadre d’un long processus de Réconciliation mené sur tout le territoire, à reconstituer la cohésion nationale. Le développement et l’essor économique reposent nécessairement sur la Refondation et une nouvelle forme de gouvernance (textes plus adaptés, transparence, honnêteté, compétence, équité etc.). La réussite de toutes ces démarches conditionnera et contribuera au renforcement de notre Unité nationale. », conclut-il.
Recueillis par R. Eugène