Le président du Monima veut avoir le cœur net. Il veut constater de visu les documents électoraux. Mais la Cour électorale spéciale (C.E.S) acceptera-t-elle de jouer la transparence pour le satisfaire. La cour a rejeté toutes les demandes qu’il a formulées pour annuler l’élection présidentielle pour les simples raisons qu’elles manquent des preuves et que les irrégularités constatées n’ont pas influé la sincérité de vote sur l’ensemble du territoire. Cependant, Monja Roindefo affirme que sa requête a été appuyée par des pièces, des documents et des témoignages sous forme de déclarations écrites conformément aux dispositions de l’Article 136 du Code électoral. Il ajoute qu’étant un candidat, soucieux du bon déroulement de cette élection et pour avoir le coeur net, il demande à la Cour de l’autoriser ou son mandataire d’avoir accès aux documents électoraux dont elle dispose, afin de lui permettre de constater de visu si, effectivement, ces documents ne présentent pas des anomalies graves pouvant altérer la sincérité de vote des citoyens, lesquelles s’apparentent à des fraudes. Il espère qu’en vertu de la transparence et de la crédibilité de cette élection, la C.E.S ne trouve pas d’inconvénient à sa demande.
Jouer la : transparence
Les statuts de la C.E.S lui permettront-ils d’accéder à cette demande ? Le scrutin du 25 octobre dernier n’est pas la première élection dans notre pays où des fraudes sont constatées et ont fait l’objet de requêtes. Aucune élection n’y a échappé depuis l’indépendance. Comme beaucoup de pays africains, les améliorations apportées pour se préserver des fraudes sont lentes. Les mauvaises habitudes reviennent toujours pour réduire à néant les progrès. On est fasciné devant les performances des Etats –Unis ou de la France qui arrivent à sortir le nom du vainqueur d’une élection quelques secondes seulement après la fermeture des bureaux de vote. Plus de 80 % des résultats sont connus en l’espace de quelques heures. Comment faire pour atteindre un tel niveau de transparence et de développement en matière électoral ? L’idée de ce commun des mortels en mal de transparence et de confiance n’est pas mauvaise en soi. Il suggère avec humilité que l’une des améliorations à moindre coût pouvant être apportées au processus de traitement des résultats du second tour serait de plaquer des caméras dans les bureaux et dans les salles d’opérations informatiques et de traitement des procès- verbaux et des résultats électoraux de la Ceni-T. Le public réclame la transparence totale sans détours. Il propose aussi qu’une chaîne de TV indépendante se consacre à diffuser en permanence les images prises par ces caméras jusqu’à la publication des résultats provisoires par bureau de vote. Si de telles améliorations se réalisent, le sentiment de vivre dans la transparence totale des résultats, même s’il nous faudra du temps et de la maturité démocratique pour rattraper les grands pays développés dans la vitesse de publication des résultats. Le risque est encore chez nous de voir se renforcer à travers les lois, le culte du secret.
Zo Rakotoseheno