
Magistrat de premier grade, ex-Garde des Sceaux, ancienne présidente de l’Assemblée nationale, députée élue à Ambatofinandrahana and last but not least, coordinatrice nationale du MAPAR, elle est en pole position dans la course à la Primature. Le second de la liste serait aussi un député issu du corps du corps de la magistrature et ex-ministre de la Justice.
« Le Président de la République met fin aux fonctions du gouvernement et procède à la nomination d’un Premier ministre de consensus, dans un délai de 7 jours pour compter de la publication de la présente Décision, sur une liste d’au moins trois noms, conformément aux dispositions de l’article 54 de la Constitution et aux termes de l’Avis n°01-HCC/AV du 17 février 2014 portant interprétation des dispositions de l’article 54 de la Constitution et sur la base de l’Arrêt n°11-CES/AR du 06 février 2014 portant proclamation officielle des résultats définitifs des élections législatives de la IVe République ».
Tête de liste. Fort de ces dispositions de l’article 4 de la Décision n°18-HCC/D3 du 25 mai 2018 relative à une requête en déchéance du Président de la République Hery Rajaonarimampianina, le MAPAR va présenter aujourd’hui une liste de trois Premiers ministrables au président de la République à Iavoloha avec copie à la HCC à Ambohidahy. Le nom de Christine Razanamahasoa qui est une des figures de proue des 73 députés pour le changement, figurerait en tête de liste, selon les bruits qui circulent sur la Place du 13 Mai et dans les coulisses du MAPAR à qui revient la présentation du Premier ministre puisque ce parti avait remporté le plus grand nombre de sièges aux législatives selon l’Arrêt de la Cour Electorale Spéciale.
Compétence. « Le Président de la République nomme le Premier ministre présenté par le parti ou le groupe de partis majoritaire à l’Assemblée nationale », selon l’article 54 de la Constitution. Sans préciser expressément s’il s’agit d’une majorité absolue ou relative. En revanche, l’Avis de la HCC sus cité souligne clairement que « la présentation du Premier ministre ne relève pas de la compétence de l’Assemblée nationale et partant des députés mais bien de celle du parti ou du groupe de partis ayant présenté des candidats aux élections législatives, à l’exclusion expresse et évidente des indépendants qui, dès leurs candidatures, n’ont pu se regrouper sous la bannière d’une idéologie commune et unique ». Autrement dit, la présentation du Premier ministre relève de la compétence des instances dirigeantes du parti ou du groupe de partis qui a placé le plus grand nombre de députés.
Trois critères. Le même Avis du 17 février 2014 auquel se réfère la HCC dans sa Décision du 25 mai 2018 d’ajouter que « la délibération de l’organe de décision du parti ou du groupe de partis majoritaire à l’Assemblée nationale devrait être présentée au Président de la République par les députés élus de ce parti ou de ce groupe de partis ». C’est à ce titre que le regroupement politique MAPAR va remettre ce mercredi 30 mai – à Jour J-1 du délai fixé par la HCC – trois noms dont le dénominateur commun est de répondre à trois critères : Primo, être membre du MAPAR ; secundo, être fidèle et loyal envers la ligne du parti ; et tertio, avoir une expérience de l’Administration ».
Clé de répartition. Si les deux premiers critères sont d’ordre politique, le troisième est technique car « le Premier ministre est le chef de l’Administration » d’après l’article 65. 10 de la Constitution qui fixe les prérogatives du locataire de Mahazoarivo. Ce dernier se trouve même renforcé par la Décision de la HCC en date du 25 mai 2018 qui réduit considérablement les pouvoirs du chef de l’Etat. Lequel n’a plus de domaines réservés aux termes de l’article 7 de la Décision en question qui stipule que « le Président de la République nomme les ministres de souveraineté sur la base d’une clé de répartition convenue avec les forces politiques, proportionnellement aux dispositions de l’Arrêt n°11-CES/AR.14 sus visé ». La plus grande proportion devrait donc revenir au MAPAR qui avait raflé 49 sièges. Contre 20 pour le TIM et une dizaine pour le VP/MMM.
« Tapaka sotro fihinanana ». Pour sa part, le HVM n’avait aucun député, même s’il devait recruter dans les rangs des deux premiers groupes parlementaires, au mépris de l’article 72 de la Constitution qui interdit le nomadisme politique aux députés, sous peine de déchéance. C’est d’ailleurs le motif de la requête déposée hier à la HCC par les partis dont les députés ont été débauchés par le HVM. Un parti rattrapé aujourd’hui par le passé avec le revirement de jurisprudence de la HCC qui vient d’accorder la clé de répartition au MAPAR, au TIM et au VP/MMM. Ce trio est le « tompon’ny lakile » pour reprendre la célèbre chanson de Dah’Mama. De son côté, le HVM rappelle le tube de Mario « Folaka la clé ». Avec la nomination du nouveau PM et la dissolution du gouvernement, les « Cravates bleues » vont être « Tapaka sotro fihinanana ».
R.O