Le 11 décembre est une date qu’Andry Rajoelina ne veut pas laisser tomber dans l’anonymat. Il prévoit avec le Mapar de la célébrer aujourd’hui. Et pour cause, c’est le 11 décembre 2010, en pleine période de transition qu’a été pris le décret affirmant qu’ « à I’ occasion de la cérémonie de promulgation de la Constitution de la Quatrième République, la journée du samedi 11 décembre 2010 est déclarée chômée et payée. Il en sera également ainsi pour le 11 décembre de chaque année, jour d’anniversaire de la promulgation ». Mais le gouvernement en a décidé autrement. Dorénavant, le 11 décembre demeure ouvré. Exit le décret, la date n’est plus fériée, chômée et payée. Néanmoins, le ministre d’Etat chargé des infrastructures et de l’aménagement du territoire a précisé que chacun est libre de la fêter ou non. Comme pour la date du 14 octobre qui a subi le même sort aucun motif n’a été donné pour justifier la décision qui a été prise.
Jour ouvrable
Pour le Mapar, sans la promulgation de cette Constitution de décembre 2010, les dirigeants actuels ne seraient pas au pouvoir. On se rappelle les festivités que le pouvoir de transition a organisées pour célébrer l’avènement de la quatrième République qui n’existait pas encore à l’époque. Inauguration de la Mairie, carnaval, feux d’artifice. La Constitution avait été adoptée par référendum. 7 151 223 électeurs inscrits, 3 761 977 votants dont 2 657 962 (74,19 %) ont voté oui, tandis que 924 592 (25,81 %) ont voté contre. Le taux de participation a été de 52,61 %. Au plan international, la Constitution de la IVe République n’avait pas été reconnue en tant que telle. C’est la feuille de route de sortie de crise signée par les principaux acteurs politiques devant les émissaires de la SADC que la communauté internationale soutiendra pour sortir le pays de la crise. La finalisation de cette Constitution à l’époque a créé la polémique. Des juristes l’ont étudiée et l’ont considérée comme « imparfaite». De plus, la politique semble avoir joué dans son élaboration parce que la Constitution a été taillée sur mesure pour Andry Rajoelina qui a ambitionné de se présenter à l’élection présidentielle. Certains des membres éminents du comité constitutionnel ont été écartés au dernier moment. Toujours est-il que l’un des points soulevé à cette époque est l’article 54 qui manquait de précision. Son interprétation a été source de polémique à l’Assemblée nationale dans le choix du Premier ministre. Mais quoi qu’il en soit, les dirigeants actuels ont refusé que la date du 11 décembre soit rangée parmi les jours fériés, payés et chômés. Une chose est sûre, en décidant la rupture avec le passé, c’est une autre image de la République que le pouvoir veut dorénavant promouvoir.
Zo Rakotoseheno