À Madagascar comme aux Comores, à Maurice et aux Seychelles, des milliers de femmes cultivent, transforment, pêchent, reboisent et protègent la biodiversité. Elles tiennent les marchés, nourrissent les foyers et gardent le cap face aux cyclones, aux sécheresses et à la salinisation des côtes. Pourtant, sur le terrain, les mêmes freins reviennent. Un accès difficile à la terre, à l’eau, au crédit, des services essentiels éloignés, des informations climatiques peu disponibles, et peu de place dans les décisions communautaires. Selon la FAO, les priorités pour ces femmes sont claires et très concrètes. D’abord, sécuriser la terre (titres fonciers, guichets de proximité) afin d’investir sans crainte. Ensuite, rapprocher les services tels que les centres de santé, l’eau et assainissement, les écoles, mais aussi la formation en nutrition et en gestion. Le troisième chantier consiste à ouvrir le crédit et l’assurance aux productrices (microfinance adaptée, épargne, assurance-récolte), et faciliter l’accès aux intrants (semences, petits équipements, glacières pour la pêche). Enfin, fournir des informations saisonnières utiles constitue également une de ces priorités. Ces informations utiles concernant, par exemple, la pluie, le vent, les périodes de pêche et les risques de ravages, afin d’ajuster les calendriers et réduire les pertes. Lors de la Journée internationale des femmes, célébrée le 15 octobre, le thème était « L’émancipation des femmes rurales : construire un avenir résilient avec Beijing+30 ». Celui-ci rappelle que l’égalité n’est pas qu’une question de justice, mais aussi un levier économique. Quand une agricultrice vend au bon prix, quand une mareyeuse conserve et transporte mieux ses produits, quand une éleveuse accède au marché, c’est tout le revenu du ménage qui progresse et la nutrition des enfants qui s’améliore. Bref, pour la FAO, donner aux femmes rurales la terre, l’eau, le crédit, l’information et la voix, c’est renforcer la sécurité alimentaire et la résilience de nos communautés, ici et maintenant.
Antsa R.
