
Madagascar a encore du chemin à faire en ce qui concerne l’autonomisation des femmes.
Le lancement officiel de la Journée internationale de la femme africaine 2018 a été l’occasion, pour le directeur général de la promotion de la Femme auprès du ministère de la Population, Kidja Marie Francine, de faire état de la situation des femmes malgaches. A cet effet, les femmes seraient plus nombreuses que les hommes, soit 93 et 100 femmes dans les villes, selon la présentation du directeur général de la promotion de la Femme, à l’espace « Yandy By Pass », hier. Une proportion qui représenterait plus de la moitié de la population malgache, selon toujours Kidja Francine. « Les femmes représentent plus de 50% des Malgaches, et ce taux a sa place dans le développement du pays. Un développement qui devrait inclure les femmes et les hommes. Et étant donné que les femmes représentent plus de la moitié de la population, le développement est tributaire de leur participation » a-t-elle lancé. Par ailleurs, la participation des femmes dans le développement du pays n’est pas effective. Un fait social qui tire son origine de nombreux facteurs social, économique et politique. Des obstacles qui nuisent à l’épanouissement des femmes malgaches et qui, par ricochet, freinent le développement du pays.
Blocages. Le droit coutumier occupe la première place des obstacles, empêchant les femmes malgaches d’accéder à un plein épanouissement. Droit réducteur et réductionniste pour la femme, qui la place en toutes circonstances, et à tout moment, comme étant inférieure à l’homme. Le mariage traditionnel, qui empêche la femme de jouir de ses droits, en est une parfaite illustration. L’inexistence de loi écrite qui conditionne le mariage et qui définit les droits des deux époux en serait la cause. Le poids de la culture impacte également sur la jouissance de certains droits, comme le droit à l’éducation, à la santé ou celui de détenir un titre de propriété. Sur le droit à l’éducation, même si le rapport de l’OMD 2013 a révélé une nette progression de la parité fille/garçon dans l’éducation de base, le nombre de femmes diminue au fur et à mesure que le niveau d’études monte. Si les faits sont aberrants, ils sont considérés comme anodins pour de nombreux Malgaches. Certaines femmes y voient en cette façon de les traiter comme une normalité. Certaines essaient de faire entendre leurs voix, mais sont réduites à se taire. Il est clair que le développement du pays est tributaire de la participation des femmes. La question qui se pose est à quand la participation sera effective.
José Belalahy