
Le 25 mai est la date choisie pour célébrer la journée internationale de l’Afrique. Mais les autorités égyptiennes ont décidé cette année de l’avancer au 13 mai et de lui donner un éclat particulier en le faisant dans l’une des grandes villes touristiques du pays, la célèbre station balnéaire, Sharm El Sheik.
L’Egypte, depuis près d’un an, est sous le feu d’une actualité assez troublée, le pays étant secoué par des soubresauts sanglants. La situation s’est cependant calmée, les autorités ayant réussi à rétablir le calme. Pour montrer ce retour à la normale, c’est dans cet eldorado touristique de la haute Egypte qu’a été célébrée la journée internationale de l’Afrique. Cet événement était l’occasion pour le ministère du Tourisme égyptien de montrer que l’endroit a retrouvé son lustre d’antan et que l’on peut s’y rendre sans aucune inquiétude. Lors de la conférence de presse organisée avant la soirée de gala qui a eu lieu au Roman Theater, le ministre Hisham Zaazou, et le gouverneur du Sinaï n’ont pas cessé de le répéter. La ville que nous avons visitée respire en tout cas le calme. La présence des forces de l’ordre est discrète, rappelant que prudence est mère de sûreté. Les touristes présents profitent pleinement des installations et des commodités à leur disposition.
L’Egypte renoue avec ses racines africaines. L’Afrique noire, berceau de l’humanité, est à l’origine de grandes civilisations. C’est à raison qu’elle peut être considérée comme « la capitale du monde », comme le souligne le ministre des Antiquités égyptiennes. L’Egypte y joue un rôle important depuis l’antiquité. C’est dans ce cadre que se situe le thème de cette célébration, « L’Egypte au cœur de l’Afrique ». Dorénavant, l’Egypte ne manquera pas de le mettre en exergue. Cette position a été mise en lumière lors de la soirée dans le très beau décor du théâtre romain. La remise à Mme l’ambassadeur d’Afrique du Sud d’un trophée en l’honneur de Nelson Mandela, l’une des plus grandes figures de l’Afrique du XXe siècle en est l’illustration.
Un spectacle riche. Cette soirée organisée de main de maître par la directrice du centre culturel du patrimoine arabe, Reem El Katry, a été l’occasion d’apprécier la prestation artistique de la compagnie Massala et le récital de la grande chanteuse, Natacha Atlas. Mariant hip hop et danse plus conventionnelle, Fouad Boussouf et ses six camarades ont fait vivre à travers « Transe » la culture de leur enfance. La partie musicale, composée de grands classiques de la musique arabe a autant captivé l’assistance que la chorégraphie syncopée des danseurs. Survenant après ce spectacle rythmé, la prestation tout en émotion de Natacha Atlas a apporté cette douceur et cette sérénité que les spectateurs attendaient. Cette jeune femme a la fragilité apparente a subjugué ces derniers avec ses interprétations de chansons d’Oum Kalsoum. C’est par son grand succès « Mon amie la rose » qu’elle termina sa participation à cette célébration de la journée internationale de l’Afrique.
Patrice RABE