
La crise de l’eau que vit depuis des décennies la population dans le Sud de Madagascar, et le problème d’eau que subissent de plein fouet actuellement les habitants de la Capitale, se transforment en cri de détresse au moment où l’on célèbre la Journée mondiale des zones humides, placée sous le thème « L’eau et les zones humides, indispensables à la vie ».
Sources d’eau douce et d’équilibre de l’écosystème, les zones humides se trouvent au cœur des attentions actuellement, à l’heure où la crise de l’eau affecte les populations dans diverses parties du monde, dont à Madagascar. Les communautés dans le Sud du pays en ont longtemps fait les frais, tandis que la population de la Capitale est confrontée depuis plusieurs mois à un problème d’eau qui semble ne trouver aucune solution viable et satisfaisante.
Célébrées chaque année le 2 février – en commémoration de la signature, le 2 février 1971, de la Convention de Ramsar, traité intergouvernemental pour la conservation et l’utilisation rationnelle des zones humides et de leurs ressources – les zones humides deviennent au fil des années des zones de plus en plus menacées. A l’occasion de la journée mondiale des zones humides (JMZH), les conséquences des activités humaines, sources de dégradation de ces zones humides, sont à nouveau pointées du doigt sans que des résultats palpables sur l’inversion de la tendance ne soient observés.
Changement climatique. Le problème d’eau qui frappe actuellement les habitants de nombreuses zones du grand Tana et des environs, fait partie des conséquences de la déforestation et de la dégradation des zones humides, à l’origine du changement climatique. Actuellement, le problème reste entier pour les populations les plus touchées. Faut-il rappeler que la production d’eau de la JIRAMA pour la ville d’Antananarivo reste en dessous des besoins journaliers de la population, ces derniers mois. L’écart reste difficile à combler en dépit du volume des précipitations légèrement en hausse depuis quelques jours, d’où les coupures d’eau quasi-permanentes qui exaspèrent les usagers.
La JMZH est une occasion de plus pour réveiller les consciences à propos du lien direct entre les zones humides et l’eau. Bien que protégées de diverses manières, notamment par la Convention de Ramsar et plusieurs autres programmes, les zones humides restent exposées à d’importantes pressions. Rappelons que Madagascar compte 20 sites Ramsar couvrant une superficie de plus de deux millions d’hectares.
Hanitra R.