Plus posé malgré cette euphorie qui était dans l’air à son arrivée, très tardive, de Tunis où Siteny Thierry Randrianasoloniaiko élu « chairman » de l’Union Africaine de Judo, avait réponse à tout au cours d’une conférence de presse sur les douze coups de minuit.
Siteny Thierry Randrianasoloniaiko dirigera désormais ou pour être plus précis après les Jeux Olympiques de Rio, l’Union Africaine de Judo avec le président Habib Sissoko. Si le rôle de ce dernier sera plus politique en véhiculant l’image du judo africain, Siteny Randrianasoloniako se chargera de tout ce qui est administratif. Mais les deux hommes qui s’entendent d’ailleurs très bien se sont convenus de tout faire ensemble.
Victoire malgache. Cette première dans les annales du judo en particulier et du sport malgache en général aura un impact certain sur le développement de cette discipline. On peut même parler d’une victoire de Madagascar, car avec le siège de l’UAJ qui sera implanté à Tana, on peut en tirer tous les avantages incluant un personnel à 90% malgache.
Fier, le président du Comité Olympique Malgache et néanmoins questeur à l’Assemblée nationale a d’ailleurs changé du tout au tout, car lui qui était si critique vis-à-vis du ministère des Sports, affiche aujourd’hui son soutien au ministre Anicet Andriamosarisoa qu’il souhaite être maintenu à son poste. « On devait lui laisser le temps de poursuivre ce qu’il a entrepris », disait Siteny Randrianasoloniaiko rapportant ce qu’il affirme être le souhait de l’ensemble du mouvement à plus de 90%. La présence, à ses côtés, de nombreux présidents de fédération constitue d’ailleurs une preuve de cette solidarité au sein du mouvement sportif.
Un revirement qu’il explique lui-même en rapportant que l’organisation des Jeux des Iles a chamboulé la gestion du ministère avec des dépenses hors normes, mais que maintenant tout est pour le mieux.
Remettant son habit de député, il a affirmé également avoir milité pour que le sport à Madagascar bénéficie d’un soutien plus conséquent au niveau du budget de l’Etat et que cela soit inscrit dans la loi de finances.
La preuve par les chiffres. Abordant ensuite le volet judo, il confiait que si Asaramanitra est aujourd’hui la seule qualifiée pour les Jeux Olympiques de Rio, c’est bien parce qu’avec le budget actuel de l’Etat, il est pratiquement impossible de faire mieux. La Fédération de judo, sa fédération, n’est pas pour autant restée les bras croisés, car selon Siteny Randrianasoloniako, les efforts de ces deux dernières années visent surtout à élargir la base du judo malgache.
Faisant parler les chiffres, il a dit que le nombre de participants aux championnats nationaux passe de 80 à 435 et que le seul tournoi du Capricorne enregistre près de 600 judokas.
Des chiffres porteurs d’espoir en fait, mais le Chairman de l’Union Africaine de Judo ne se contenterait pas de si peu au point de confier, hier au salon d’Elabola, qu’il se tourne désormais vers la préparation des Jeux Olympiques de 2020 et ceux de 2024 et que pour l’instant, cinq Malgaches vont intégrer les centres internationaux de préparation.
Mais le développement du judo africain inclut aussi une bonne préparation en vue des Jeux Olympiques et l’actuel président de l’UAJ et qui va devenir après Rio le président d’honneur, ne lâche pas prise avec l’organisation de deux autres tournois à Bakou et à Almaty. La marche à suivre en fait pour un Siteny Randrianasoloniaiko qui ne déteste pas, avec le temps, faire son entrée au sein de l’ACNOA, mais qui clamait haut et fort, que le poste de ministre des Sports ne l’intéresse pas, car il a vraiment d’autres chats à fouetter.
Et en attendant, il va descendre dans son Tuléar natal où il va demander la bénédiction des hauts dignitaires de la région. Là où il est actuellement, il a besoin de ces «Hazomanga ».
Clément RABARY
