
L’ancien ministre de l’Industrie est sorti de son silence. Jules Etienne, car il s’agit de lui, a apporté son point de vue sur les actualités nationales. Rappelons que ce natif de Vohipeno a présenté, avec Kolo Roger, Hery Rajaonarimampianina aux dernières élections présidentielles. Interview.
Midi-Madagasikara : Qu’avez-vous fait depuis votre limogeage ?
Jules Etienne : « Je suis resté dans le pays et je l’ai mis à profit pour visiter plusieurs régions de la Grande île, même dans les contrées les plus reculées. J’ai pu ainsi constater de visu la réalité. Et c’est vraiment déplorable. Je reconnais que j’aurais dû faire des tas de choses lorsque j’étais ministre, mais comme vous le savez, il y avait eu aussi ce limogeage ».
Midi : Votre point de vue sur la situation actuelle ? »
J.E : « Il y a des tas de problèmes notamment les différents foyers de tension, comme ce qui se passe actuellement dans le service des Domaines et le Trésor. Par ailleurs, l’inspection du travail a déjà entamé une grève d’avertissement. Sans parler de la mise en place de la Haute Cour de Justice qui tarde à venir. En outre, la HCC a rejeté la loi sur le statut particulier de Tanà. Du pain sur la planche pour le régime actuel. A cela s’ajoutent les inflations. Le peuple et les opérateurs économiques se sentent également trahis. Vu sous cet angle, c’est le blocage dans son ensemble. Je suis déçu du régime actuel».
Midi : Que pensez-vous de la position de la communauté internationale ? Y aurait-il vraiment de l’ingérence ?
J.E : « Il faut savoir qu’une grande partie du budget de l’Etat provient de la communauté internationale. C’est normal, si elle émet son opinion, et ce, vraisemblablement pour que la gestion des deniers publics soit ad hoc ».
Midi : Face à la situation qui prévaut dans le pays, quelle solution préconisez-vous ?
J.E : « Soyez à l’écoute du peuple. Les dirigeants doivent avoir une capacité d’écoute mais également savoir tirer des leçons du passé. Ce qui malheureusement n’est pas le cas. J’estime, par ailleurs, que la participation de tout un chacun pour le bien-être du pays s’avère indispensable ».
Recueillis par Dominique R.