Prévue le 8 août dernier, l’audience a été reportée et s’est finalement tenue hier au tribunal de première instance d’Anosy. Le verdict sur cette arnaque de grande envergure est attendu d’ici peu. Du moins, si la Justice daigne enfin faire preuve de célérité. Quant aux observateurs, ils s’attendent bien évidemment à la condamnation des auteurs de l’arnaque en question.
Il s’agit en l’occurrence de deux dames qui avaient, dans les années 2000 déclaré avoir eu en leur possession et vendu une quantité non négligeable de mercure rare et de très grande valeur. Pour appâter les cibles potentielles elles ont déclaré qu’elles disposent d’une grande quantité de billets d’euros stockés dans un container, puis dans une chambre, avec le reste du mercure. Par la suite, les deux dames en question ont fait croire que les billets d’euros ont été contaminés par le mercure et sont devenus inutilisables sauf si on les décontamine. Et c’est à partir de là que sur conseil d’un technicien elles ont décidé d’acheter un produit de décontamination également très rare et très cher, puisque la bonbonne de ce produit coûtait 100 millions d’ariary alors qu’on en avait besoin de plusieurs dizaines. Pour y parvenir, elles ont fait appel à des investisseurs, à qui, elles ont promis un remboursement en euros majorés des intérêts, une fois l’argent nettoyé. Les investisseurs qui ont déclaré avoir vu de leurs propres yeux, l’argent avaient alors injecté des milliards de Fmg chacun. En 2006, les dames n’ont remboursé que quelques miettes sur les milliards de Fmg injectés, prétextant notamment qu’on avait encore besoin de quelque temps pour accomplir les coutumes avant de pouvoir toucher l’argent. Et c’est à partir de là que les investisseurs ont commencé à avoir des soupçons parce que les dames en question ont toujours cherché à reculer l’échéance de paiement en arguant des motifs surnaturels.
Sentant finalement l’arnaque, les investisseurs avaient décidé, en 2012 de porter plainte pour escroquerie et abus de confiance. Les dames avaient bien reconnu devant les forces de l’ordre et les autorités judiciaires avoir emprunté de l’argent aux plaignants. Mais aucune poursuite n’a étrangement été enclenchée, grâce certainement à des pressions de haut niveau. D’autres plaintes ont également été déposées mais chaque fois, les deux dames en sont sorties libres. Une arnaque de haut niveau qui mérite en tout cas d’être punie sévèrement selon les lois en vigueur.
R.Edmond.