Le Kere dans le Sud de la Grande Ile s’intensifie, essentiellement à Ambovombe et Tsihombe. Bon nombre de gens des campagnes se déplacent en ville pour vendre à perte en prix bradé leurs biens (bétail, mobiliers), afin de pouvoir acheter de la nourriture. Un zébu d’une valeur de Ar 900 000 est actuellement vendu à Ar 400 000, voire moins. Dans les zones rurales, le kilo de manioc atteint Ar 6000. Dans la commune rurale d’Antaritarika Tsihombe, un seau d’eau de 12L est à Ar 1 000, un nouveau filon pour les habitants des zones urbaines. Suite au décès de 3 personnes et face à la santé fragilisée de la population, le ministère de la Population organisera deux jours de concertation nationale sur ce problème récurrent du Sud, les 19 et 20 février à Ambovombe Androy. L’objectif est de faire ressortir une stratégie d’intervention et des solutions pérennes pour remédier à la sécheresse et à la famine. D’après les informations recueillies auprès des populations affamées, ces dernières estiment qu’il est urgent de mettre en place des infrastructures permettant de ravitailler la région en eau. La région dispose de deux cours d’eau, l’un à Mandrareza qui est insuffisamment exploité dont une grande partie est versée dans la mer alors que des milliers de personnes souffrent de sècheresse. « Il faut mettre en place un bassin de retenue pour que la population puisse en profiter », a souligné un notable. On rappelle que le kere ne date pas d’hier et que la population en souffre tous les ans.
Eric Manitrisa