S’il y en a qui meurent, certains arrivent quand même à résister aux chaleurs intenses, au manque d’eau, et à la grave insécurité alimentaires causés par la sécheresse. Mais jusqu’à quand le seront-ils ?
Tous les Malgaches, qu’ils soient à Madagascar ou à l’étranger, doivent savoir à quel point leurs compatriotes dans le Grand Sud de Madagascar (régions Androy, Anosy, et Atsimo Andrefana), souffrent énormément de la sécheresse. Un seul repas par jour, voire aucun pour certains. Ne pas manger à sa faim ou avaler des fruits de cactus, des tamarins mélangés avec de la cendre… Tel est le quotidien des Antandroy, Antanosy, Mahafaly,…. Et tout le monde est livré au même sort, y compris les groupes vulnérables comme les enfants, les femmes enceintes et femmes allaitantes, les personnes âgées… Malgré ces grandes difficultés, ces personnes ne manquent pas de montrer des sourires innocents quand vous leur adressez la parole. Ils sont courageux. Tout de même, ils veulent un nouveau départ puisque cette souffrance sera encore pire en l’absence d’une meilleure coordination, harmonisation, et synergie des activités sur la lutte contre la sécheresse. Tous les intervenants, notamment le pouvoir central et les autorités locales, l’Etat et les partenaires techniques et financiers (PTF), les associations délocalisées sont ainsi appelés à unir leurs forces et leur savoir-faire. L’atelier de Concertation nationale du 19 et 20 février dernier à Ambovombe Androy a donné comme un nouveau souffle et un nouvel espoir à ces populations vulnérables. Puisque l’Etat, à travers les 10 ministres ayant participé à cet événement, a déjà donné son engagement pour prendre au sérieux la lutte contre le kere, il doit tenir parole. Ce qui veut dire que les divers projets ayant été évoqués dans les résolutions doivent être réalisés pour de vrai. Et cela, au plus vite.
Actions d’urgence en 100 jours
En attendant la réalisation des divers projets émanant des résolutions d’Ambovombe, place aux actions d’urgence qui durent 100 jours dans le Grand Sud. 500T de vivres, 1000 chèvres, plusieurs citernes, appuis nutritionnels et médicaux, travaux Himo (argent contre travail)… Chaque ministère a ainsi tenu à accomplir des actions pour faire face à l’urgence, à la grande joie des populations vulnérables.
Les 21 engagements d’Ambovombe
Approvisionnement en eau du Grand Sud à travers la réhabilitation, la construction et la pérennisation d’impluvium; micro-irrigation ; adduction d’eau à travers la réalisation de barrages, de pipeline et le transfert depuis l’Efaho, Benamba, Menarandra, Mandrare, Manambovo ; la désalinisation de l’eau de mer; la réhabilitation des RN10, RN13 et RN17; la réhabilitation ou la construction de puits pour l’agriculture, l’élevage et la pêche ou encore le reboisement à grande échelle; l’élargissement sur la région Androy du dispositif de Transfert monétaire conditionné (TMC) Vatsin’Ankohonana… Ces chantiers figurent parmi les 21 engagements, signés par les 10 ministres ayant participé à la Concertation nationale pour la recherche de solutions durables aux problèmes récurrents dans le Sud, organisée à Ambovombe Androy par le ministère de la Population, de la Protection sociale et de la Promotion de la Femme (MPPSPF) et le ministère de l’Economie et de la Planification (MEP) sous tutelle du Gouvernement. Une rencontre à laquelle ont participé à peu près 300 personnes qui représentaient généralement les villages victimes d’insécurité alimentaire, les associations, les PTF, et organismes de la société civile. Avec les experts et techniciens divers, tout le monde a eu droit à la parole pour évoquer et les sources des problèmes et les solutions à proposer. Il reste seulement à attendre la réalisation de tous ces engagements faits par l’Etat malgache. La balle est alors dans le camp du comité de suivi qui sera mis en place prochainement.