Les anciens étudiants du domaine Arts, Lettres et Sciences Humaines de l’Université d’Antananarivo, mention Sociétés et Cultures de Madagascar et du Sud-Ouest de l’Océan Indien du passé et du présent ont pris position face à la construction de l’arène « Kianja Masoandro ».
D’après leurs explications, ce Colisée « ayant l’architecture d’un immense amphithéâtre ovoïde situé dans le centre de la ville de Rome ne reflète pas la connaissance intime du “Rovan’Antananarivo”. L’histoire de Madagascar n’est aucunement liée à l’Empire romain ». En effet, cette construction n’entre pas dans l’amélioration des procédés de conservation et de restauration ni à l’amélioration des techniques de diffusion des connaissances. Ainsi, les membres des anciens étudiants SCMSOPP ont lancé un communiqué. « Cette pétition a pour objet de mobilisation contre la construction du Colisée – Kianja Masoandro dans l’enceinte du Palais de la Reine, patrimoine national de Madagascar(…) Plusieurs types de destruction de patrimoine peuvent être identifiés : le vandalisme idéologique, les pillages à but lucratif ou encore l’abandon. Nous observons aujourd’hui que l’Etat malgache ne veut pas laisser ce patrimoine à l’abandon, et nous saluons cette volonté. Toutefois, la construction de ce Colisée est une forme de vandalisme ». Ils ont également fait savoir que la Convention concernant la protection du patrimoine mondial, culturel et naturel, lors de la Conférence générale de l’Organisation des Nations unies pour l’éducation, la science et la culture, réunie à Paris du 17 octobre au 21 novembre 1972, en sa dix-septième session, constate que le patrimoine culturel et le patrimoine naturel sont de plus en plus menacés de destruction non seulement par les causes traditionnelles de dégradation mais encore par l’évolution de la vie sociale et économique qui les aggrave par des phénomènes d’altération ou de destruction encore plus redoutables (…) Sont définis comme « patrimoine culturel » : degroupes de constructions isolées ou réunies, qui, en raison de leur architecture, de leur unité, ou de leur intégration dans le paysage, ont une valeur universelle exceptionnelle du point de vue de l’histoire, de l’art ou de la science. De ce fait, le “Kianja Masoandro” enlève ainsi la valeur universelle exceptionnelle du “Rovan’Antananarivo”.
Par ailleurs, les anciens étudiants du domaine Arts, Lettres et Sciences Humaines de l’Université d’Antananarivo, mention Sociétés et cultures de Madagascar et du Sud-Ouest de l’Océan Indien du passé et du présent se mobilisent contre la construction de ce “Colisée–Kianja Masoandro” et ils soutiennent leurs enseignants qui ont su leur transmettre la valeur de l’Histoire et de la Culture par les Sciences du Patrimoine.
Recueillis par Iss Heridiny