Il a fait la Une des journaux, et presque tous les jours, entre 2005 et 2010. Oui, Ramandiamanana Norbert alias Lamà est l’un des kidnappeurs le plus réputé de l’époque. La mise à prix de sa tête n’est pas chose nouvelle dans la série noire du kidnapping, mais il a toujours réussi à semer ses détracteurs pendant plusieurs années. Sa poursuite a été abandonnée lorsqu’il a été jugé à contumace en 2008 et condamné d’une peine de 15 ans de travaux forcés. Introuvable, Lamà n’a pas purgé un seul jour de sa peine. Contrairement à ses acolytes qu’il aurait trahi. On se souvient de Mahandry, de Steeve et de Ndimby, ces trois hommes qui furent tués par les forces de l’ordre en mars 2005 dans une villa qui leur servait de cachette à Ankerana. Le seul survivant de la bande a été Lamà, et beaucoup comprenait la situation de trahison envers ses camarades. Le kidnapping, devenu alors une affaire d’État, Lamà a été qualifié d’ennemi national. Recherché dans tous les territoires, il a toujours défié ses détracteurs. A un certain moment, il a envoyé à la presse une lettre via la poste à Sambaina-Antsirabe, annonçant qu’il est prêt à dévoiler des noms. Une situation qui a fait trembler plus d’un à l’époque mais finalement, elle est restée lettre morte. Après la mort de ses collègues, Lamà n’a pas cessé d’opérer dans le kidnapping en recrutant d’autres individus. Rasolonaivo Andry dit Pika, Djaffar Younousse et encore d’autres noms figurent dans son réseau. De ces personnes, Lamà est le seul qui demeure en cavale. Ses amis eux, pourrissent à la maison de force de Tsiafahy. Ses camarades sont, soient tués soient emprisonnés. On pensait alors que le réseau de Lamà a été anéanti. Pendant plus de cinq ans, son nom n’est plus entendu comme auteur de kidnapping et l’on commence à l’oublier. Mais pourtant, la réalité est autre : Lamà continue bel et bien d’être le cerveau de plusieurs actes d’enlèvements sur des ressortissants indo-pakistanais d’origine française. La déclaration du commandement de la gendarmerie à la presse en est la preuve. Ce dernier annonce la mise à prix de Lamà à 200 millions d’ariary, le record dans l’histoire des wanted dans le pays. Une pactole de quoi motiver les chasseurs de têtes…
D.R