Revêtue d’un survêtement gris et portant des chaussures de sport, Stéphanie Roger Lala, la femme la plus recherchée dans le kidnapping des deux ados de Tamatave a été arrêtée par la force d’intervention de la police, dans la ruelle de Manjakaray. Elle était sur le point de partir pour Nairobi…
Evadée de prison, multirécidiviste et accusée de faire partie des cerveaux du double kidnapping d’Arnaud Ramiliarison et d’Annie Rajerison ainsi, que d’avoir perpétré le meurtre de cette dernière, Stéphanie Roger Lala faisait l’objet d’un avis de recherche de la brigade criminelle depuis le 26 janvier dernier. « Après une filature serrée de trois jours, nous étions convaincus que la personne suivie était Roger Lala Stéphanie. Mardi matin, les hommes de l’Unité Spécialisée d’Intervention (USI) ont bouclé le périmètre de Manjakaray pour procéder à son arrestation. Interceptée dans une petite ruelle du quartier, la personne avait avec elle son sac contenant des effets personnels et une perruque » a expliqué le commissaire Erick Michel, directeur de la Force d’Intervention de la Police (FIP). Son audition a commencé , hier même, après son transfert à Anosy auprès des enquêteurs de la brigade criminelle. Une autre source généralement informée a indiqué qu’oppressée par son avis de recherche, Stéphanie avait le projet de prendre le large. Elle était sur le point de partir pour Nairobi, nous a confié cette source. Pour la famille des deux adolescents enlevés, ce rebondissement tant attendu, redonne l’espoir de retrouver les cerveaux de l’affaire. « Il appartient maintenant à la police judiciaire de découvrir les énigmes et de mettre enfin la main sur les commanditaires. Je pense qu’ils ont maintenant entre les mains toutes les pièces nécessaires pour résoudre l’affaire. Il est tout à fait logique de connaître les têtes pensantes après l’arrestation de la principale prestataire de service » a insisté Bezandry Annie, la mère d’Arnaud et tante d’Annie. A Toamasina, Stéphanie Roger Lala a la réputation d’être une personne influente au niveau des autorités locales. Elle fréquente la haute sphère du Grand Port. Elle a noué des relations avec des gens hauts placés et a mobilisé les grands moyens pour les entretenir. Son réseau de contacts intéressants est devenu un atout qu’elle a su exploiter au point de devenir intouchable malgré les crimes dans lesquels elle a trempé. La brigade criminelle fait savoir durant sa conférence de presse en janvier dernier que Stéphanie a un lourd passé judiciaire. Alors qu’elle devait purger sa peine pour une affaire de ce genre, elle a pu encore, on ne sait comment, co-exécuter le kidnapping des deux adolescents. Rien ne filtre de la Cour suprême, mais la rumeur court que l’arrestation du juge Jacquis Rabehaja serait probablement liée à celle de Stéphanie. D’autres sources également informées indiquent la proche liaison de Stéphanie avec un commissaire de police travaillant dans une région en dehors de la capitale. Ce dernier a abandonné son poste pour rejoindre la ville de Tamatave et cette période coïncide avec celle du kidnapping. L’enquête judiciaire n’a jamais fait état de cette situation au point que l’on commence à croire à un certain corporatisme dans le traitement de l’affaire. En tout cas, cette arrestation par l’USI éclaire l’affaire sous un autre angle. Ses aveux sont attendus à Anosy. La balle est dans le camp des limiers…
D.R