La famille des deux ressortissants indopakistanais victimes d’enlèvement continue de refuser de coopérer avec les enquêteurs. Ils craignent pour la vie des leurs et suivent les consignes des bandits à la lettre. Hier, une rumeur s’est propagée et indiquait la mise en liberté du propriétaire de Conforama après le paiement d’une rançon qui, en se basant sur ce tapage, se chiffre à 600 millions d’ariary. Le second, quant à lui, continue d’être pris en otage par ses ravisseurs et la rançon tournerait autour de 200 millions d’ariary. De source généralement informée et proche des communautés indiennes à Madagascar, ces deux personnes sont de bons amis. « Ils se voient presque tous les jours et sont associés dans certaines affaires. Quelques fois, ils font du jogging ensemble » a-t-on appris de notre source. Un troisième Karàna fait partie de ce groupe restreint et après la série noire d’enlèvements perpétrés ces derniers jours, il a dû renforcer sa sécurité personnelle. « Craignant pour sa vie, il prépare un voyage en France » nous ont indiqué d’autres sources proches des Indopakistanais. Du côté de la brigade criminelle, l’enquête semble être au point mort par manque de renseignements venant de la famille. Ils essaient d’utiliser leurs bases de données mais sans les informations précises que seules les familles des victimes détiennent, les enquêteurs n’ont d’autre choix que d’avancer à l’aveuglette. Une telle situation fait que le kidnapping demeure très facile à exécuter car très, très lucratif pour les bandits. Les autorités ont, certes, tant bien que mal mis en place des systèmes classiques pour faire face au kidnapping, à l’exemple d’une formation en négociation en cas de prise d’otage. Mais la réalité est autre, les enquêteurs peinent à identifier les ravisseurs et entrer en contact avec eux reste utopique. La fuite des renseignements au niveau des forces de sécurité, pour ce cas d’espèce, est aussi un autre problème. A Toamasina, un élément de la brigade criminelle a été touché par balles par des ravisseurs, alors qu’il était utilisé pour les appâter avec la rançon. C’est dire que les ravisseurs sont aussi renseignés sur les mouvements des forces de sécurité. En février dernier, l’ambassadeur de France à Madagascar a interpellé les autorités Malagasy et leur a demandé de prendre au sérieux les affaires de kidnapping qui ont concerné leurs ressortissants. Il avait même passé un document contenant le résultat d’investigation des enquêteurs français montrant des noms des pontes du kidnapping. Les impacts de cette coopération ne se sont pas fait sentir et les actes de kidnapping reviennent en force actuellement.
D.R