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dimanche, mai 19, 2024
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Kolo Roger : « En 6 mois, on ne peut pas tout faire »

Pour Kolo Roger, « la réconciliation nationale ne débouchera pas sur une Transition bis ».
Pour Kolo Roger, « la réconciliation nationale ne débouchera pas sur une Transition bis ».

Il est à la tête du gouvernement depuis 6 mois. C’est l’heure du bilan pour le PM nommé par l’expert-comptable devenu Président.

Le Premier ministre arrive  à son  bureau à Mahazoarivo  généralement tôt pour  ne rentrer que tard chez lui.  Audiences, séances de travail, deux conseils par semaine,  tournées en région.   Depuis une semaine,  il évalue les ministres. Il les prend en tête-à-tête, un par un.  Mais c’est plus une discussion  sans concession qu’un examen de passage. « Pourquoi parler de remaniement, ce gouvernement n’est là que depuis quelques mois. Laissez-le travailler »  plaide-t-il. En réponse à ce débat autour de la motion de censure. Mais il a quand même évincé son ministre de l’Energie. « Non pas pour son incompétence, ce qui est faux », rectifie-t-il. Tout en louant après coup les qualités de Fienena Richard dont le département,  « face aux défis de l’heure,  requiert une autre manière de faire ».

PGE. Il fait aussi son auto-évaluation. En sa double qualité de PM et de ministre de la Santé. Dr Kolo Roger, c’est le médecin. Avec un bon diagnostic, devait-il expliquer aux membres du FFM venus, un jour, lui partager les enjeux de la réconciliation nationale, on peut donner  toujours dans la lignée des médicaments. « Les Malgaches ont besoin de justice sociale, de paix et d’une décentralisation effective », comme l’explique le Président de la République, rappelle-t-il. Pour sa part, il se positionne dans la vision PGE. Précision, c’est ce qu’il a certainement hérité de la tradition suisse. Mais, le côté malgache l’emporte. En maniant le dialecte sakalava, il retrouve, en six mois, ses marques dans la langue malagasy officielle et ses arcanes. « En 6 mois, on ne peut pas tout faire, mais on peut  travailler », explique-t-il..

« Fiha            vanana ». « Ce que je dis, je le fais », assure-t-il. Avant d’ajouter « ny fanahy no maha-olona ». « C’est le mental qui compte », traduit-il. C’est le sens du « Fihavanana ». C’est dans cet esprit qu’il a rendu visite à la famille Ravalomanana.  Il se considère comme le PM de tous les Malgaches. C’est son côté « raiamandreny », soucieux de « fihavanana ». Sans pour autant faire preuve de faiblesse. C’est avec fermeté qu’il a géré, avec tous les responsables, « le retour inopiné de l’ancien Président », faisant le maintien de l’ordre et de la sécurité  ses premiers soucis.

Pas de Transition bis. Pour lui, « la réconciliation nationale ne va pas déboucher sur une Transition bis car il y a un régime élu démocratiquement et dirigé par Hery Rajaonarimampianina ». Les tentatives de motion de censure ne l’ébranlent pas outre-mesure. A son avis, « rien ne vaut le dialogue ».  Et de confier « je suis là pour le pays. Et non pour me remplir les poches ». Il a encouragé ses ministres à faire leur déclaration de patrimoine. « Nous sommes dans un Etat de droit et nous devons donner l’exemple à nos concitoyens », souligne-t-il. Il a pris en main la lutte contre le trafic de bois précieux. « Nous sommes à zéro coupe pour le bois de rose »,  indique-t-il et « pourquoi pas à zéro exportation illicite. ».

PND. La lutte contre le phénomène « dahalo » s’inscrit également dans le cadre de la restauration de l’Etat de droit. «  C’est une autre philosophie qu’il faut appliquer. Il faut des coups d’arrêts, mais il faut expliquer, rassurer, parler du « Dina » ou convention collective des communautés villageoises »… Les « dahalo », par milliers, viennent déposer les armes. Le nombre des repentis, en ce moment, est de 5 000 individus.  C’est avec les autorités locales et la société civile locale que se fera leur réinsertion socio-économique. Le Premier Ministre a lancé un appel aux PTF pour obtenir d’eux une aide financière et une assistance technique… Le Dr Kolo Roger se dit encouragé par le soutien de la Communauté internationale qui n’attend que l’officialisation du PND pour annoncer le volume d’aides à Madagascar pour les 5 années à venir.

Renouvelables. En plus de la santé publique, il n’oublie pas non plus l’éducation. « J’étais arrivé à l’université d’Ankatso après avoir décroché mon baccalauréat. Je voulais être avocat. Mais j’ai assisté à un cours magistral de biologie par hasard et je suis conquis et me voilà médecin », retrace-t-il. Il salue la présence du navire-hôpital Mercy Ships et de son équipage composé d’un impressionnant personnel médical, venu soigner et opérer gratuitement à Madagascar. Et ce, pour 8 mois renouvelables. Reste à attendre si ses 6 premiers à Mahazoarivo vont être également renouvelés.

Propos recueillis par R.O

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