S’il n’y avait que le GIS-M, les exilés politiques y compris Marc Ravalomanana seraient de retour au pays sans problème. Le GIS-M qui regroupe en plus des partenaires financiers de la grande Ile, l’Union Africaine et les Nations-Unies, ne va pas par quatre chemins pour réclamer aux autorités le respect des engagements de la feuille de route sortie de crise de septembre 2011. L’article 20 sur les exilés politiques n’a toujours pas été appliqué au risque de devenir un goulot d’étranglement des relations avec les bailleurs de fonds.
L’ Etat n’est pas prêt
La volonté d’accepter le retour au pays des exilés politiques continue de manquer en haut lieu. Bien que l’on soit en République et non plus en période de transition, on s’oppose à ce qu’une page d’histoire tourne pour établir une vraie réconciliation nationale. Marc Ravalomanana ne pourra revenir au pays tant que le gouvernement se met en travers de tous les projets de retour des exilés. Cette fois-ci, en invoquant la poursuite judiciaire dès qu’il foulera le sol national. Les Etats-Unis seront les plus déçus des composantes du GIS-M par cette énième discussion sur les exilés qui n’aboutit pas. Le Chargé d’affaires américain doit se rendre à l’évidence que contrairement aux aspirations profondes de la population, l’Etat n’est pas prêt à avancer dans ce dossier politique dans lequel les intérêts particuliers dominent. Le président de la République n’en fait pas une priorité, mais il prône la réconciliation nationale comme la colonne vertébrale de sa politique de développement. Reste à savoir si les bailleurs de fonds acceptent de jouer le jeu sans prendre en considération les engagements signés non tenus. Le président de la République qui s’est démené pour que Madagascar renoue avec l’AGOA (African Growth and Opportunity Act) ne risque-t-il pas maintenant de se voir interpeller lors du sommet des chefs d’Etat et de gouvernement avec le président Barack Obama à la Maison Blanche en août sur ce volet des droits de l’homme non respecté depuis la transition jusqu’à présent? Quoi qu’il en soit, les exilés politiques ne peuvent espérer revenir au pays tant que le gouvernement dans son ensemble n’est pas acquis à leur cause. Ils n’ont qu’à espérer avec tous les déçus par les résultats du premier semestre du pouvoir, un changement de gouvernement que font circuler les rumeurs depuis un moment. Le GIS-M, en tout cas, doit faire preuve de patience et de compréhension. Parce que dans le langage diplomatique malgache, tout faire dans l’immédiat n’est pas possible.
Zo Rakotoseheno