Les nouvelles tournant autour du projet d’attentat contre le président de la République et de quelques personnalités proches du pouvoir ont ces derniers temps défrayé la chronique et ont occulté de nombreux sujets d’actualité. Il est temps de revenir aux autres problèmes auxquels le pays est confronté et qu’il ne faut pas ignorer. On a semblé, ces derniers temps, oublier la situation dramatique du Sud de la Grande Île. Les autorités sont conscientes de la détresse des populations, mais manquent de moyens pour répondre à l’urgence humanitaire à laquelle elles font face.
La catastrophe du “kere” toujours présente
Les responsables des agences des Nations Unies le répètent à l’envi : une partie importante de la population du Sud de la Grande Île souffre de la famine et le chiffre de 1,1 million d’individus a été avancé pour le mois d’octobre. Nos compatriotes du Sud de Madagascar sont victimes de cette sécheresse qui les empêche de cultiver cette terre devenue aride. Ils sont dans une détresse totale et ont besoin d’une aide alimentaire massive. Les vivres envoyés par le pouvoir ne représentent qu’une infime partie des besoins des hommes, des femmes et des enfants qui ne savent plus à qui s’adresser. Certains d’entre eux ont trouvé la solution : quitter leur région et migrer vers des contrées plus favorables. Ces derniers jours, la gare routière d’Andohatapenaka a accueilli un nombre important d’entre eux qui ont manifesté l’intention de se rendre à Ambondromamy, près de Mahajanga pour s’y installer. Ces personnes ont la foi chevillée au corps et veulent survivre. Les autorités locales essaient de faciliter leur installation. D’autres migrants sont allés dans le Nord. Pour le moment, il n ‘y a aucun problème, mais l’État doit organiser le déplacement de ces migrants du mieux possible. Néanmoins, il reste encore beaucoup de personnes qui ne veulent pas quitter leur région d’origine et qui continuent à souffrir du kere. Le problème reste donc entier. Le PAM et l’UNICEF font ce qu’ils peuvent, mais il faudra avoir une aide massive de la communauté internationale pour sortir de ce mauvais pas.
Patrice RABE