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lundi, novembre 25, 2024
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Crise du cacao  : La chaîne de valeur locale à l’agonie

La chaîne de valeur cacao à Madagascar est en crise, selon les opérateurs locaux.

Le marché international du cacao est en proie à une forte volatilité, depuis le début de l’année. Sur le marché local, les acteurs opérant dans la chaîne de valeur parlent d’une crise sans précédent, qui menace sérieusement de nombreuses activités productives.

Les prix sur le marché international ont connu une escalade vertigineuse, passant de 4 000 USD au début du mois de janvier à 12 000 USD par tonne le 22 avril dernier, pour retomber à 10 000 USD fin avril. Cette fluctuation brutale, avec des prix variant entre 7 400 USD et 8 505 USD en fin de semaine dernière, reflète une tendance haussière déstabilisatrice. Mais cette instabilité n’est pas sans conséquences pour la chaîne de valeur locale du cacao. À Ambanja, l’une des principales zones productrices de cacao de Madagascar, la pénurie se fait déjà sentir, exacerbée par l’émergence d’une nouvelle industrie dans la région Diana depuis le second semestre de l’année dernière. Lancée en production il y a six mois, cette industrie intensifie les répercussions des fluctuations des prix internationaux. Alors que la demande de fèves de cacao est en forte hausse, la production locale reste stagnante, créant un déséquilibre préoccupant pour les opérateurs, même pour les planteurs et les collecteurs. Malgré les défis rencontrés, certains collecteurs se retrouvent dans l’urgence de trouver jusqu’à un total de 15 tonnes de cacao pour satisfaire les commandes et maintenir leur activité à flot.

Des métiers menacés. Ce ne sont pas seulement les collecteurs qui peinent dans cette crise. Les artisans chocolatiers, eux aussi, ressentent les contrecoups de cette instabilité. Confrontés à des problèmes d’approvisionnement en matières premières, ils envisagent de se regrouper pour défendre leur métier et leur survie. De nombreux artisans, qui s’étaient inscrits à des salons internationaux pour promouvoir leurs produits, se trouvent aujourd’hui dans l’impasse, incapables de répondre à la demande en raison de la rareté des fèves de cacao sur le marché local. La situation est d’autant plus précaire que certaines firmes industrielles ont cessé de commercialiser localement ou ont doublé leurs prix en raison de ces problèmes d’approvisionnement.

Consommation locale sacrifiée. Pour les artisans chocolatiers, l’exportation de leurs produits devient impérative. « La spécificité de nos produits réside dans leur qualité et leur pureté, car nous n’utilisons pas d’additifs industriels », souligne un chocolatier basé à Antananarivo. « Pour maintenir cette qualité, nous devons augmenter nos prix, compromettant ainsi notre accès au marché local déjà inondé par des produits importés low-cost. Nous devons donc nous tourner vers l’exportation, même si nous manquons actuellement de matières premières pour nous préparer aux événements économiques à l’étranger », nous a-t-il confié. Outre les artisans chocolatiers, les pâtissiers, qui misent sur la qualité, sont également touchés par cette crise, confrontés à la flambée des prix. Cette situation précaire souligne les défis auxquels est confrontée la chaîne de valeur locale du cacao, mettant en lumière les enjeux cruciaux pour l’économie malgache. Selon les opérateurs économiques concernés, les autorités devraient prendre des mesures face à la situation, car de nombreux métiers sont menacés et une partie importante de la chaîne de valeur est déjà à l’agonie.

Antsa R.

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1 COMMENTAIRE

  1. Je ne comprends pas: pourquoi les planteurs malgaches sont en « agonie », les prix ont plus que double en 3 mois.
    Ils devraient etre a la fete.
    Hourrah, au lieu de toucher 4000$ pour ma petite tonne de cacao, je touche mainentant 10.000 $.
    Ouai, c’est une belle raison pour entrer dans « ‘l’agonie »‘ voir de faire sa petite depression annuelle: ils m’inondent avec de l’argent! Personne ne comprendra le midi-madagasikara.

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