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jeudi, mai 15, 2025
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La chronique de Mickey : L’art d’être un bon Premier ministre

Qu’il est difficile et à la fois exaltant d’occuper cette fonction de numéro deux de l’exécutif dans un régime républicain et présidentiel. Il est à la fois la garde rapprochée du Président bénéficiaire de l’onction du suffrage universel et doit donc lui servir de parapluie de toutes les servitudes du pouvoir, critiques fondées ou non. Il doit veiller à ce que rien n’atteigne et même n’égratigne l’image du calife. D’un côté, et c’est évident, les pourfendeurs habituels institutionnels ou non ne manquent pas de lui envoyer des dards empoisonnés, il doit être devant, prêt à jouer le bouclier, le fusible en dernier ressort. Mais de l’autre côté et ce n’est pas le moins difficile, les proches du « roi » ne sont pas en reste, ceux qui ne manquent pas de trouver en lui le responsable, le bouc émissaire de toutes les défaillances de toute l’équipe au pouvoir et s’en disculper à l’occasion. Les insinuations ne doivent sûrement pas manquer en aparté comme les « Président, vous êtes aimé par le peuple, vous, vous donnez de bonnes initiatives mais elles sont mal interprétées, mal gérées ou déviées… » . Sans compter les ambitions avérées ou non de certains qui se verraient bien en « Iznogoud » et être à sa place.

Mais de l’autre côté, l’homme est catapulté en homme d’Etat, avec de nouveaux habits qui lui confèrent une visibilité sans pareille. Il est devenu la clé de voûte du pouvoir, celui qui, en principe, maintient la stabilité. Comme l’appétit vient en mangeant et avec toujours les courtisans de service le « Pourquoi pas moi ? » survient petit à petit. Ce rôle de funambule n’est pas de tout repos, il faut savoir alterner les : « Selon les directives du Président… selon sa vision toujours éclairée… » et les « Le gouvernement que Je dirige ; J’ai fait ceci et Je ferai cela… ». Entre ces deux messages, la marge de manœuvre est étroite. Il est en effet périlleux d’adouber et de se poser en même temps en avant comme solution alternative. L’enjeu principal est de garder le siège car le maintien n’est pas toujours assuré même si une rupture est aussi préjudiciable au Président, celui d’avoir fait un mauvais choix. Et si le rapport de force lui est favorable, il peut dire comme Laurent Fabius du temps de Mitterrand en France avec son fameux : « Lui, c’est lui. Moi c’est moi ». Mais pour en arriver là, il y a du chemin à faire. Scénario impossible, dites-vous ?  Les PM devenus chef d’Etat ou au moins à la tête du pays ne sont pas inédits à Madagascar.

Mais, revenons à l’art d’être un bon PM, il faut être docile et patient, sans toutefois ne pas oublier d’être vigilant contre les croche-pieds éventuels. Et si des fois un bras de fer se révèle, il faut penser à l’avance à des brigades de soutien. On ne sait jamais.

M.Ranarivao

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