
La circoncision est une mutilation légère, pratiquée sur un enfant qui n’y a sans doute pas consenti. Est-ce assez pour l’interdire, alors qu’elle figure parmi les traditions essentielles à deux religions du Livre ? Un tribunal de Cologne l’a estimé dans une décision récente, qui a remis en question la retenue traditionnelle du droit étatique à l’égard des règles religieuses. S’il devient invasif, plus qu’il ne l’était, on se retient mal de penser que c’est parce que l’idéologie des droits de l’homme exige de soumettre toute règle à son arbitrage, aussi éprouvée fût-elle. Il y aurait pourtant d’excellentes raisons de tenir certaines d’entre elles hors du contrôle étatique, si l’on excepte les hypothèses d’incompatibilité flagrante