Les plus optimistes n’avaient pas caché leur soulagement à l’annonce de la nomination du nouveau Premier ministre, mais les réalistes avaient compris que les difficultés n’étaient pas terminées. Les manifestants de la place du 13 mai l’ont rappelé bruyamment tout au long de la semaine. L’arrivée de Christian Ntsay à Mahazoarivo est le résultat d’un compromis qui a arrangé les états- majors politiques et la communauté internationale. Mais elle a surpris les députés du changement qui n’ont pas caché leur déception au début. Ceux du MAPAR, après les premiers moments de surprise, se sont pliés à la décision de leur leader. Les membres du TIM n’ont pas caché leur déception, mais après des échanges assez vifs avec leurs collègues, ont fini par se résigner. Mais, ils ont tous l’intention de se laisser imposer des choix qui ne leur conviennent pas. Le nouveau Premier ministre est dans une position très délicate, car il doit rester au- dessus de la mêlée. Il n’a pas son mot à dire pour la formation de son gouvernement. Tous les yeux sont tournés vers le président de la République qui semble traîner des pieds et retardent sa décision. L’impatience commence à gagner ceux qui veulent un véritable changement. Les syndicats entendent ne pas se laisser faire. Les partisans du régime ont été les premiers à applaudir à l’annonce de la nomination de Christian Ntsay. Ils ont affirmé que la crise était dénouée et ont pensé que tout était rentré dans l’ordre. Le chef de l’Etat a pu constater cependant qu’il n’a pas les coudées franches. L’opposition va rester vigilante et est prête à entamer un nouveau bras de fer.
Sur le plan international, c’est le face- à- face entre Donald Trump et les autres leaders des pays membres du G7 qui va focaliser l’attention de tous, ce week-end. Le sommet qui a lieu à Toronto risque d’être mouvementée. La charge contre le président américain va être menée par les présidents et les chefs de gouvernement des pays du G7. Emmanuel Macron et Justin Trudeau ont clairement laissé entendre qu’ils allaient recadrer leur homologue américain et lui dire que son attitude risquait d’être préjudiciable à son pays. Le locataire de la Maison Blanche n’a pas attendu pour riposter et on craint de le voir quitter le sommet de manière intempestive.
La situation continue à être explosive dans la bande de Gaza. Les Palestiniens n’ont pas l’intention d’arrêter leurs manifestations. Ils ont trouvé un autre moyen de s’opposer s à Tsahal. Ils utilisent des cerfs- volants qu’ils envoient depuis la frontière et qui explosent sur le territoire israélien. Ce week-end, les manifestants sont appelés par le Hamas à faire une marche qui va aboutir à un passage en force de la frontière. Des camions chargés de pneus prêts à être enflammés pour faire écran vont être massés devant eux.
Le retour des socialistes au pouvoir est marqué par la formation du gouvernement le plus féminin de l’histoire de l’Espagne. Les onze femmes et six hommes ont promis de lutter contre la corruption, la pauvreté et les inégalités sans rompre les équilibres budgétaires.
La résolution de la crise qui a débuté, il y a deux mois avec le déclenchement du mouvement des députés du changement n’est pas encore effective. Le retour à la normale n’aura lieu qu’après la formation du nouveau gouvernement. Les rivalités sont en train de s’exacerber, car la recherche de postes ministériels bat son plein. On y verra peut -être un peu plus clair la semaine prochaine, mais pour le moment, la confusion règne malgré la nomination du Premier ministre de consensus.
Patrice RABE



