C’est un samedi sans désordre et sans affrontement avec les forces de l’ordre que l’on a vécu dans la capitale. L’opposition a pu déposer ses requêtes au palais de justice d’Anosy sans être inquiétée, Chacun a ainsi montré son sens de la responsabilité, respectant parfaitement les règles établies. Le pouvoir n’a pas dissuadé des manifestants pacifiques qui sont restés sagement en retrait pendant que leurs leaders pénétraient dans le palais. On peut donc aujourd’hui constater que le débat politique est dépassionné et que les rassemblements ne sont pas systématiquement dispersés à coups de grenades lacrymogènes.
La démocratie qui : A droit de cité
La marche pacifique organisée par l’opposition de Mahamasina au palais de justice d’Anosy n’a pas été autorisée par le préfet. Cette interdiction a dans un premier temps suscité l’incompréhension des organisateurs de la manifestation car elle devait permettre le dépôt de requêtes au tribunal administratif. Le représentant de l’ Etat a donc assoupli sa position et autorisé les leaders de l’opposition à se rendre à Anosy sans en être empêchés. C’est sous haute surveillance que le dépôt a eu lieu. Les sympathisants étaient présents, mais ils ont respecté les consignes, en se tenant à distance. Ils ont montré ainsi leur sens de la responsabilité. Il n’y a pas eu de débordement. Ils ont ensuite écouté leurs leaders qui ont fait un compte rendu de la situation. Ces derniers ont affirmé que c’était une étape qui venait d’être franchie et que l’on verrait la suite au mois de janvier. Puis tout le monde s’est dispersé dans le calme. La place a retrouvé son atmosphère normale. Les gens étaient occupés à faire leurs dernières courses pour les fêtes de fin d’année. Personne n’a voulu perturber ce semblant de quiétude qui règne en ce moment. L’opposition s’estime dans son bon droit et elle agit en prenant bien soin de respecter la légalité. Le pouvoir ne veut pas faire preuve d’un autoritarisme excessif. On est peut être entré dans une nouvelle ère où la démocratie a enfin droit de cité.
Patrice RABE