
Depuis les Surfs, les sonorités malgaches évoluent dans les années ‘60, au moment des indépendances. Ces pionniers ont construit, non seulement un pont musical entre la Grande île et l’Occident, mais, jouent un rôle primordial dans le domaine culturel de leurs pays. Après trente années, ils ont laissé des héritiers notamment Yzit, ou Tizy Bone du groupe Tragédie qui a dominé en une décennie la scène de la musique urbaine.
Longtemps omniprésente sur tous les plans, la diaspora malgache contribue désormais de près aux domaines du sport et de la culture. Actuellement, elle hisse sans complexe le drapeau malgache. Les athlètes et artistes expatriés basés aux quatre coins du monde participent largement à tout ce renouveau. Installés à l’étranger, ils contribuent à l’éclosion des phénomènes de la World music ou la musique du monde, de l’art contemporain, et de la danse. Certains mènent deux carrières parallèles, l’une dans son pays alors que l’autre est spécialement consacrée au « marché occidental » comme Marius Fenoamby, Berikely, ou encore Pascal Japhet.
Culture hybride. Aujourd’hui, une nouvelle génération propose des musiques hybrides où se marient l’ancien et le contemporain, l’acoustique et l’électronique, les langues locales et européennes. Ces artistes poursuivent ce qu’ont pu amorcer certains de leurs aînés dans les années ‘90.
Les nouveaux mariages musicaux connaissent une évolution dans la Grande île. Dans la région Sud, le groupe Njava et Théo Rakotovao révolutionnent le Beko ancestral, la soul et le jazz. À l’Ouest, Baba oscille entre l’Antsa Sakalava et la pop. À l’Est, on a la Team Makua, qui incarne une génération qui entend se diriger sans complexe vers le hip hop à la malgache, tandis qu’au Nord, des jeunes mélangent le rythme jamaïcain avec les chansons du terroir.
Ces évolutions musicales passent aussi par des concerts et des festivals, qui permettent de dresser un état des lieux d’une certaine scène. Ces manifestations peuvent être musicales, elles peuvent s’agir d’art culinaire comme le fait Deal Katib de DS Mandoky, ou encore d’expositions comme celle de Joël Andrianomearisoa à Venise.

Cercle d’influence. En effet, cela engendre ce qu’on appelle l’hybridation culturelle dans le pays. Celle-ci révèle de nouveaux domaines dans la société malgache comme les loisirs et la mode. Ceux-ci interpellent essentiellement les jeunes, éléments de plus en plus importants de la société malgache. Certains de ces domaines vont progressivement devenir un espace d’expression des jeunes citadins essentiellement, mais que les ruraux verront comme modèles. Ainsi, les jeunes de la campagne cherchent à se procurer des vêtements à la mode, des « bling-bling » et des meubles à l’américaine à l’instar de leurs compatriotes résidant en ville, qui eux aussi sont influencés par la diaspora implantée aux Etats-Unis et en Europe.
Iss Heridiny