Il semble impossible jusqu’à présent d’arrêter le trafic des richesses du patrimoine national. Ces derniers temps, Hippocampes, tortues et bois de rose sortent de nos frontières par des moyens illicites et le public malgache n’est informé que lors de saisies effectuées par les douaniers des pays étrangers. Des failles existent depuis longtemps dans les aéroports. Ivato, dit-on, est une vraie passoire. Trois ministres y ont effectué une visite inopinée qui confirme que des mesures sont nécessaires pour diminuer voire arrêter les trafics. L’achat de matériels plus performants et un audit approfondi sont envisagés pour être fixés et pour assurer un meilleur niveau de contrôle.
La discipline manque
Quant aux bois de rose, les complicités et les protections dans l’administration, au sein des forces de l’ordre et des collectivités, ont fait qu’aucune arrestation de commanditaire n’a été possible jusqu’à présent. Ce sont les sous- fifres qui ont payé les pots cassés. Les gouvernements se succèdent sans arriver à mettre une croix définitive sur le trafic. Celui de maintenant maintient avec détermination le mot d’ordre de « tolérance zéro » mais on se demande après les déclarations rassurantes effectuées s’il arrivera à lever le doute et à redonner confiance à la population. L’efficacité attendue est l’arrestation de ceux qui tirent les ficelles du trafic de bois de rose. Quoi qu’il en soit, dans la lutte qu’il engage, le pouvoir a du pain sur la planche, non seulement à propos de ces trafics des richesses nationales mais aussi à cause de la corruption et du laisser-aller qui gangrènent le pays. Les forces de l’ordre sont touchées. Son image et sa cote en prennent un coup auprès du public à cause des bavures et des faits qui culpabilisent ses membres. Le dernier en date est l’arrestation à Moramanga des gendarmes du GSIS avec les milliards qu’ils ont braqués sur un opérateur économique. Cette affaire qui impliquerait plusieurs membres des forces de l’ordre est maintenant entre les mains du parquet. Le Premier ministre montre de la fermeté. Il a figuré parmi ses priorités le renforcement de l’Etat de droit et de la bonne gouvernance, lors de sa présentation de la politique générale de l’Etat devant les députés. Il mettra l’accent sur la discipline qui manque terriblement au sein de nombreux secteurs des pouvoirs publics. Il prévoit de remplacer de nombreux responsables au sein de l’administration et des forces de l’ordre, qui ont failli à leurs devoirs et à leurs missions dans les zones sensibles du trafic du bois de rose. Mais on se demande toujours s’il arrivera au bout de ses objectifs parce que les expériences antérieures de ses prédécesseurs ont montré que les bonnes intentions ont toujours pris le dessus sur les résultats concrets.
Zo Rakotoseheno