Les pâtisseries d’Antsiranana ne reçoivent presque plus de commandes. Depuis la crise sanitaire, les gâteaux sont invendus.
La pandémie n’a pas épargné les gâteaux et les sucreries. Les affiliés de ce secteur sont en difficulté. « Certes, des clients achètent nos produits, mais durant les fêtes, nous ne recevons plus autant de commandes qu’il y a trois ans. Nous sommes obligés de baisser les prix jusqu’à moins 50%. Nos clients, malgré cela, ont encore des hésitations », se confie Fanilo, un employé d’une boulangerie au cœur de la ville.
Pour des raisons économiques, bon nombre de familles préparent des cakes à la maison. Une mère de famille le confirme, « Depuis le confinement, je prépare le repas à la maison. J’enregistre les vidéos de recettes que je trouve sur Internet et je les réalise. Au tout début, ce n’était pas franchement délicieux. J’ai ensuite ajouté quelques touches personnelles, à présent mon mari et mes enfants me félicitent ». Apprendre à une maman à cuisiner, c’est possible avec Internet !
Par ailleurs, la crise post-Covid se ressent toujours dans cette ville touristique. Bien que les étrangers commencent à remplir les rues, ceux-ci ne s’intéressent qu’à la nourriture locale. Les gâteaux et les friandises, ils en mangent déjà chez eux. Comme Antoine Villiers, un touriste, le précise « la pâtisserie, c’est l’Europe, c’est la France. J’en mange beaucoup chez moi. Je suis à Madagascar, donc je veux goûter aux spécialités du pays ».
Historiquement, cet art culinaire européen a été introduit à Diego-Suarez au XXe siècle. Au début, c’était les élites de l’époque qui pouvaient en consommer. Ensuite, dans la deuxième moitié des années 1940, les femmes malgaches ont pu bénéficier de formations offertes par les bonnes sœurs françaises. Dès lors, le gâteau s’est vulgarisé d’une manière considérable. Cependant, la pâtisserie, bien qu’elle soit démocratisée, est symbole de réussite et de richesse pour la population. Même si la gastronomie rime avec la célébration, notamment les fêtes d’anniversaire, noël, ainsi que le Nouvel an, la crème se mérite !
Iss Heridiny