C’est un dernier week-end de l’année que l’on voudrait vraiment festif, mais les conditions ne s’y prêtent pas particulièrement. Malgré les désagréments rencontrés, les citoyens vont essayer de le passer le plus agréablement possible. Pour la plupart d’entre eux, il n’y aura pas de réveillon où ils feront bombance, mais où ils feront un repas moins frugal que d’habitude. Il y aura toujours les soirées spéciales organisées pour ceux qui en ont les moyens, mais pour la grande majorité, il n’y aura pas d’excès à faire.
La fête quand même
malgré la crise
Les Tananariviens ont été nombreux dans les rues commerçantes de Behoririka ou Analakely. On a eu l’impression qu’ils ne voulaient pas se laisser abattre par la conjoncture actuelle. La plupart ont vu leur budget se réduire comme peau de chagrin, mais ils ont cherché les produits les plus avantageux. Les marchands de volaille n’ont cependant réussi à faire leurs chiffres d’affaires habituels, les clients se contentant d’acheter qui des cuisses qui des ailes ou des poitrails. Il en a été de même pour les maraîchers qui ont vu les habitués prendre tomates, oignons ou haricots verts par petits tas. Les commandes de gâteaux n’ont pas été aussi nombreuses que d’habitude. On a remarqué que beaucoup de Tananariviens ont décidé de partir à la campagne, rejoindre le village de leurs ancêtres (« tanindrazana ») pour passer en famille ce 31 décembre. Ils ont préféré fuir l’agitation de la ville et retrouver le calme de la campagne. En ces temps de crise, ils veulent goûter au plaisir d’une vie simple. Ceux qui sont restés en ville vont sortir et aller à Analakely sur l’avenue de l’Indépendance et sur la place de l’hôtel de ville ou à Antaninarenina. Ils vont accueillir la nouvelle année en bonne compagnie. Les forces de l’ordre seront sur le qui-vive pour canaliser la foule présente. Les services météorologiques ont annoncé que la pluie serait au rendez-vous, mais cela ne devrait pas gâcher l’élan festif des Tananariviens.
Patrice RABE