La réunion du bureau central du FJKM qui s’est tenue, hier sans la présence de son président, met donc momentanément un terme à ce feuilleton sordide qui a alimenté les conversations des salons de la capitale. Les excuses du pasteur Lala Rasendrahasina ne dissipent cependant pas le malaise qui règne au sein de l’église protestante de Madagascar après ce scandale éclaboussant sa hiérarchie. L’ambiguïté de ces propos rapportés par les intervenants sans la présence de l’intéressé ne disculpe pas ce dernier, mais permet de faire retomber une pression qui, à la longue, aurait perturbé le fonctionnement de la congrégation. Le pasteur qui affirme avoir la conscience tranquille préfère se retirer de la présidence et laissait les deux vice-présidents assurer la direction des affaires.
La fin d’un feuilleton sordide
Depuis le début de cette affaire, on assiste à une série de rebondissements qui ont poussé le principal concerné à changer plusieurs fois sa version des faits. En avançant au départ qu’il avait été contrôlé à cause des vitres fumées de sa voiture, il pensait avoir trouvé une explication plausible pour calmer les esprits. Reprise par certains médias, elle n’a cependant pas résisté à l’opiniâtreté de certains confrères qui l’ont mise à mal, en apportant des détails précis sur le déroulement de cette affaire. En essayant de se justifier sur les ondes d’une radio de la capitale et dans certains médias, le pasteur Lala Rasendrahasina n’a fait qu’éveiller la méfiance de l’opinion. Les journalistes qui avaient levé le lièvre ont eu beau jeu de livrer de nouveaux détails au public. La conférence de presse du FJKM à son siège, lundi dernier, fut une ultime tentative pour couper l’herbe sous les pieds des détracteurs qui ne lâchaient pas prise. L’explication du coup monté en provenance d’Iavoloha n’a pas suffi pour écarter l’épée de Damoclès suspendue sur Lala Rasendrahasina. Finalement, la raison a fini par l’emporter et en décidant de se mettre en congé de la présidence du FJKM, ce dernier évite de porter préjudice à l’organe. C’est le prochain synode qui pourra statuer sur son cas et permettra de savoir si cette affaire l’a définitivement écarté du cercle du pouvoir religieux. Les péripéties de ce feuilleton ont eu raison de l’incrédulité de certains et ont fait rire d’autres. Mais ils ont montré que la vérité ne peut être longtemps escamotée.
