
Devenu une espèce en voie de disparition avec le projet du régime d’écourter son mandat, l’actuel Sénat, sous la coupe de son Président Rivo Rakotovao, en même temps numéro Un du HVM fait tout pour bloquer les initiatives du gouvernement pour remettre rapidement le pays sur les rails du développement.
« Loi de finances 2020 : Ultime combat du HVM contre le régime Rajoelina », avions-nous titré à la Une du journal dans notre édition du 5 décembre dernier. Et nous avons vu juste puisque effectivement, les Sénateurs de Madagascar à majorité HVM ont fait en sorte que le processus d’adoption de la loi de finances par voie parlementaire ne puisse aboutir.
Mauvaise foi
En tout cas, les membres de la Chambre haute ont visiblement fait preuve de mauvaise foi. Plus d’un considère comme une attitude irresponsable la manière avec laquelle Rivo Rakotovao et consorts ont procédé dans l’examen de la loi de finances initiale qui a été déposée à leur table le lundi 2 décembre dernier. En effet, et tout de même, ils avaient 15 jours pour examiner et trancher sur la loi de finances, les Sénateurs ont attendu l’avant-dernier jour pour le faire. Pire, ils ont fait en sorte que l’Assemblée nationale ne puisse plus faire leur deuxième lecture après les amendements apportés par le Sénat. En effet, tard dans la soirée du vendredi, 80 députés ont attendu à Tsimbazaza pour cette deuxième lecture. Malheureusement, même après minuit délai de clôture de la session, il n’y avait aucune trace de la loi de finances censée être déposée par le Secrétaire Général du Sénat qui aurait été empêché par des éléments de l’Assemblée nationale à pénétrer dans l’enceinte du Palais de Tsimbazaza pour le faire. Vrai ou faux ? En tout cas, aucune preuve de ce blocage annoncé sur facebook n’a été apportée. Par contre des députés étaient bel et bien présents à Tsimbazaza pour attendre cette loi de finances qui n’était donc pas arrivée à temps. Une loi de finances qui, rappelons-le, a fait l’objet de 8 amendements apportés par les Sénateurs.
Frustrés
Quoi qu’il en soit, comme les affaires nationales ne peuvent pas attendre, le gouvernement avancera probablement, en appliquant l’article 92 alinéa 7 de la Constitution qui permet une mise en vigueur par voie d’ordonnances : « Si le Parlement n’a pas adopté le projet de loi de finances avant la clôture de la seconde session, les dispositions du projet peuvent être mises en vigueur par voie d’ordonnance en y incluant un ou plusieurs des amendements adoptés par les deux Assemblées » Une procédure qui épargnera le pays d’une perte de temps pour une session extraordinaire qui sera d’ailleurs très difficile à mettre en place vu le peu de temps impartis. Ce d’autant plus que, à part le Sénat, dont les membres, avec en tête son Président Rivo Rakotovao, sont visiblement frustrés par le fait que le gouvernement ait dit non à leur desiderata, en termes d’avantages financiers et matériels, les observateurs économiques et politiques sont convaincus du fait qu’il faut avancer rapidement dans les actions pour le développement. Même les bailleurs de fonds qui multiplient les financements estiment que Madagascar est sur le bon chemin pour la relance économique.
R.Edmond.