Le TIM a montré qu’il a de beaux restes. L’exil de Marc Ravalomanana ne l’a pas anéanti. Bien au contraire, la mobilisation à l’Assemblée générale à Faravohitra est apparue aux yeux des observateurs comme une véritable démonstration de force. Marc Ravalomanana dispose de beaucoup de ses lieutenants aguerris autour de lui. Bien de partis politiques n’ont plus autant de fidèles et ne sont que des coquilles vides. La bataille électorale s’annonce rude avec la présence du TIM dans la compétition. Mais ce parti populaire aurait un handicap de taille. Il n’a pas d’argent, contrairement au HVM qui ambitionne d’investir de candidats toutes les communes du pays en vue d’une razzia des sièges. Les avoirs de Marc Ravalomanana seraient encore gelés au point que le financement du TIM aux communales viendra de ses propres candidats.
La maturité des électeurs
L’Alliance d’Ambodivona se présente comme le plus redoutable des adversaires aux élections du HVM et du TIM. Mais on en sait encore si les partis qui la composent choisiront de porter leur maillot ou celui de l’Alliance. En effet, des observateurs voient mal le Mapar ou le VPM/MMM ne pas présenter de candidats en leurs propres noms à la course à la Mairie d’Antananarivo-Renivohitra. La compétition sera d’autant plus importante que la Haute Cour Constitutionnelle a rejeté, pour non conformité, la loi sur la division d’Antananarivo en six communes. Andry Rajoelina et Hajo Andrianainarivelo ayant déjà une grande expérience de la mairie sont pressentis. Au cours de leur carrière politique, le premier a été élu à Tana et le second à Ankadinandriana. Mais ils risquent aussi d’avoir en face d’eux, Onitiana Realy ou Ny Hasina Andriamanjato au titre du HVM et Lalao Ravalomanana ou Mamy Rakotoarivelo pour le TIM. S’il ne dépend que des ressources, le TIM serait le plus mal en point, mais connaissant la maturité des électeurs de la Capitale, le choix ne dépendra pas de l’argent. Antananarivo, la Ville des Mille s’est trop appauvrie. Ses habitants éliront l’homme ou la femme de confiance qui redorera le blason de la Capitale. Il est clair cependant que les élections ne pourront avoir lieu que si les conditions d’apaisement et de stabilité sont réunies. Il est par conséquent dans l’intérêt du pays de poursuivre le processus de réconciliation nationale. Celui conduit par le FFKM continuera ce mois-ci dans les régions et sera clôturé par une conférence nationale à Tana avec la participation des différentes forces vives. La stratégie engagée par le FFM, en revanche, verra le jour après mûre réflexion. Cette institution qui se relève de ses problèmes internes compte apporter sa contribution dans cette œuvre de longue haleine que constitue la réconciliation nationale.
Zo Rakotoseheno