2000 « dahalo » «niova fo» à Antananarivo pour une conférence de presse ? Vrai ou faux, la nouvelle circule et alimente des interrogations dans les conversations du public. « C’est encore quoi cette histoire ? » se demande-t-on ici et là. Il est vrai que dans la capitale on ne croit pas trop aux histoires à dormir debout. Des « dahalo » qui du jour au lendemain se sont repentis, on a peine à y croire au sein du public tananarivien. Mais ce serait aujourd’hui la réalité, foi de Premier ministre et de gendarmes. L’Etat les a dotés de « kits » (tablier) pour 22 milliards d’ariary pour encourager leur reconversion en honnête homme. Mais pourquoi faut-il 2000 « dahalo » pour tenir une conférence de presse à Tana ? Leurs chefs auraient largement suffi pour exprimer ce miracle. Or viennent –ils en masse parce que leurs chefs ne se sont pas rendus et sont introuvables ?
La méfiance demeure
La méfiance n’a pas en tout cas disparu chez les Tananariviens devant les menaces qui planent nuit et jour à cause de l’insécurité. Les malfrats en bande viennent cambrioler, agresser et violer des gens sans défense avec des armes de guerre. Les forces de l’ordre averties font de leur mieux pour venir à la rescousse rapidement malgré leur retard fréquent par rapport aux faits. L’arrivée de 2000 « dahalo » dans la capitale fait craindre le pire même si le gouvernement garantit leur changement de caractère après les redditions surréalistes et spectaculaires dans le Sud. Il se trouve en effet, que les attaques de « dahalo » ne se sont pas arrêtées dans le Sud. Deux d’entre eux ont encore récemment payé de leur vie par la vindicte populaire leurs méfaits. De plus, qui ne sait pas que le phénomène « dahalo » n’a plus de cause culturelle ou traditionnelle. Il s’est accru à partir du moment ou des réseaux mafieux bien hiérarchisés en ont fait un trafic florissant de zébus exportés clandestinement vers les îles voisines, Comores, Maurice et la Réunion, ou acheminés vers les abattoirs de la capitale. La question de savoir qui sont les hauts responsables qui tirent les ficelles au sommet des réseaux mafieux demeure ? Se sont –ils aussi repenti au même titre que les milliers de « dahalo » du Sud ? Quoi qu’il en soit, Le phénomène de reddition n’est pas à prendre à la légère. Il constitue un progrès indéniable, même si une grande méfiance de la population demeure. Il reste encore au gouvernement à convaincre que le pire est derrière et non plus devant nous.
Zo Rakotoseheno