L’incertitude a duré toute la journée d’hier. Ce premier tour de l’élection présidentielle française s’est déroulé dans une ambiance plutôt morose, les électeurs tardant à se mobiliser. Le taux d’abstention fut élevé mais moins important que celui de 2002 et presque équivalent à celui de 2017. La question essentielle portait sur l’identité du candidat opposé à Emmanuel Macron. Jusqu’à 20h, heure française hier, les états- majors de Marine Le Pen et de Jean Luc Mélenchon étaient sur de charbons ardents, mais finalement la logique a été respectée. C’est la bataille du deuxième tour qui va focaliser toute la classe politique française.
La même affiche qu’il y a cinq ans
Les derniers jours de la campagne présidentielle ont mis en évidence la lassitude des Français devant le manque de charisme des candidats. Emmanuel Macron, ayant dû porter toute son attention sur l’exercice de ses fonctions présidentielles, a semblé un peu distant. Marine Le Pen est parue beaucoup plus proche des Français, les autres candidats n’ont pas réussi à capter l’intérêt de la population. C’est donc presque sans surprise que les deux favoris vont s’affronter au deuxième tour. Le soulagement des partisans sortants était palpable, le score de ce dernier étant celui annoncé auparavant. Les 28,4% engrangés par leur champion leur permettent de prendre une confortable avance et se diriger vers une victoire confortable au deuxième tour. L’effondrement de Valérie Pécresse, d’Eric Zemmour, d’Anne Hidalgo et de Yannick Jadot est en train d’éclaircir le paysage politique français. Les discours de tous ceux qui ont été défaits lors de ce premier tour de la présidentielle ont indiqué un choix sans ambiguïté, celui de faire barrage à l’extrême droite. Cependant, Marine Le Pen a utilisé un ton rassembleur pour appeler les électeurs à l’élire. Son adresse aux Français fut d’une grande tenue.
Patrice RABE