La campagne présidentielle entame aujourd’hui sa troisième semaine. Les prétendus favoris passent à la vitesse supérieure, avec des moyens financiers et matériels qui sont en contraste avec la pauvreté généralisée vécue par la grande majorité des Malgaches.
La même rengaine
Des candidats sillonnent le pays en hélicoptères. Ils sont riches et… s’envolent. Les électeurs, eux, sont pauvres et… restent à terre. Pire, en ce début de saison des pluies, c’est le retour dans la boue pour certains. Les candidats leur promettent une vie meilleure et monts et merveilles. La même rengaine que lors des précédentes élections présidentielles vécues par le pays depuis l’indépendance. Dans leur forme et leur appellation, les programmes de chaque candidat paraissent tous originaux. Mais dans le fond, ils sont les mêmes. En effet, si le prochain président élu opte pour la continuité de nos relations avec les bailleurs de fonds traditionnels, les actions de développement qu’il mènera ne pourront que tourner autour de programmes financés par les grands bailleurs de fonds multilatéraux que sont le FMI, la Banque mondiale, l’Union européenne et la Banque africaine de Développement. Initiés depuis le fameux Programme d’Ajustement Structurel (PAS) qui a permis de remettre le pays au… pas de la communauté des bailleurs classiques, ces programmes tournent autour de grands principes bien connus, comme la bonne gouvernance, la lutte contre la corruption, la libéralisation économique, ou encore les projets d’infrastructures… Tous ces programmes sont actuellement en cours. Et les bailleurs veillent au grain en ce qui concerne leur application. La preuve, le FMI a procédé, récemment, à une revue des performances de Madagascar dans l’application du programme financé par la Facilité Elargie du Crédit (FEC), avant de décider du déblocage d’une autre tranche de financements. En somme, à moins de sortir, une nouvelle fois, de la route classique tracée par les bailleurs traditionnels et de tenter ainsi le diable des financements parallèles, aucun candidat ne peut prétendre avoir un programme spécifique capable de rendre Madagascar un pays riche en deux temps, trois mouvements. A moins d’être démagogue.
R.Edmond.